[Historique] Loïciane Sol'Arÿn

Taverne de Baie du Butin, tard dans la nuit

La nuit est plutôt tranquille à Baie du Butin, il faut dire qu’avec ce temps magnifique qui dure depuis plusieurs jours, nombres de navires sont encore en mers. Une jeune Sin’doreï est assise avec un viel orc à une table. Nombres de bouteilles vides entoure l’orc alors que la fille n’a pas fini la seule qui trône devant elle. Tout deux jouent aux cartes tout en discutant de choses et d’autres.

- à toi de jouer, bois un peu moins et joue un peu plus. Si tu ne te presses pas, je n’aurais pas de quoi payer ma chambre ce soir »

- tu peut toujours dormir avec moi ma belle »

- moui moui, suis pas riche, mais quand même »

L’orc posa une carte sur la table avant de grogner

- tu as de la chance jeune elfe, je n’ai pas un jeu pour gagner une fois de plus »

- j’échangerai volontiers ma place crois moi. Tu sais ce qu’on dit, heureux en jeux… »

L’orc s’esclaffa d’un rire gras et rauque

- tu persistes à refuser mes avances alors ne te plaints pas. Et puis tu n’as qu’à en choisir un autre. L’abruti qui te refuse ne mérite que de se prendre une bonne correction ! »

- ne l’insulte pas ou c’est toi qui aura une bonne correction, et crois moi, ca sera plus douloureux qu’aux cartes »

L’orc bougonna pendant que la fille posait à son tour une carte sur la table.

- berkkk, tu m’a dit que tu faisais quoi dans la vie ma beauté ? Comprends pas que tu sois obligé de jouer pour dormir »

- je t’ai pas dis »

- ouai bon alors tu fais quoi ? »

- des trucs tout autant réussi que tout le restant dans ma vie en ce moment. Je tue des gens, j’en vole des autres et j’exécute des contrats de mercenaires, bref une réussite totale »

L’orc se raidit un peu, puis éclata de rire

- elle est bien bonne, t’es pas plus grosse qu’une de mes cuisses et tu voudrais me faire croire cela ? T’ferais mieux de te trouver un homme qu’il s’occupe de toi. Ah oui c’est vrai mademoiselle est amoureuse d’un petit elfounnet tout viril qui ne l’aime pas. Tu es aussi idiote que lui ! »

- je t’ai déjà dit de ne pas l’insulter »

- moui moui allez disons que je te crois. Et ça paye bien ton truc ? »

- dépend…tuer un pauvre type comme toi certainement pas plus de 2 pièces d’or…si je revendais la viande à un fermier pour ses bêtes »

- eh vas-y doucement ma mignonne ! Je suis un grand capitaine de navire moi. J’ai sillonné les eaux du coin voler des tas de gens influents »

- je sais »

- comment ça tu sais ? »

- c’est l’un d'eux qui m’a engagé pour te rendre une petite visite »

L’orc hésita un instant puis rit de plus belle

- ah ah elle est bien bonne, si j’avais pas autant bu, si je n’avais pas si mal à la tête, j’en danserai de joie »

- tu n’as pas bu tant que ca…pour un orc je veux dire. »

L’orc posa sa dernière carte sur la table

- bah pourtant je t’assure que je joue mieux que ça d’habitude, mais la…mal de crâne, on dirait que Thrall lui-même m’a tapé dessus »

- ton mal de tête c’est plutôt ce que j’ai versé dans ton verre. Tu as tort de ne jamais me croire. Mal de crâne, fourmillement dans les jambes et sous peu vertiges. Il doit te rester un peu moins d’une minutes à vivre mon gros »

La fille posa à son tour sa dernière carte sur la table et fixa l’orc dans les yeux

- sous peu tu perdras connaissance et tous ces ivrognes penseront que tu es juste trop saoul pour finir de me draguer si lourdement. Ils te laisseront crever ici, sur cette table, et lorsque demain ils s’apercevront de quelque chose ils m’auront déjà oublié…personne ne fait jamais attention à moi…personne »

L’orc incapable à présent de bouger ou même de parler la dévisagea le cœur et le visage remplie de haine, puis s’écroula, affalé sur la table. La fille se leva alors de table pris la bourse d’or de l’orc au passage et sortit de la taverne dans l’indifférence la plus totale.

Elle marcha sur les quais de Baie, jetta un coup d’œil en passant devant chez lui puis se dirigea vers le navire en partance pour les terres de l’est.

- repartir d’une feuille blanche

Elle murmura les mots qu’il lui avait dit, puis sortit de sa poche une feuille froissée qu’elle avait prise à Lune d’argent. Elle devait à présent rencontrer cette Innanä dont parlait ce rapport. Après tout c’était peut être un signe. C’est en se rendant à la cérémonie du mariage de cette Innanä qu’elle apprit la vérité. A elle de lui donner une nouvelle direction.

Loïciane pris appui sur la rambarde du navire et regarda dans sa direction

« un jour… »

Loïciane Nerv’ilin est née dans un petit quartier commerçant de Lune d’argent. Elle s'est retrouvée très jeune orpheline et n'a aucun souvenir de ses parents qui sont morts tous les deux durant la guerre contre le fléau. Elle fut recueillie par sa cousine Elysia qui s'occupa alors de lui donner tout ce qu'elle avait besoin ou en tout cas tout ce dont elle était capable de lui donner. Froide, rigide, ne montrant aucun sentiment, Elysia ne sut jamais lui donner ou montrer la moindre affection.

Loïciane passa donc toute sa jeunesse à suivre sa chevalière de cousine de caserne en campagne subissant la rigueur de vie que celle ci lui imposa, devenant peu à peu comme sa cousine, bien élevée et très sure d'elle. Mais le manque d'affection persistant qu'elle subissait la rendait chaque jour un peu plus malheureuse.

Aussi, dés qu'elle se jugea en âge de se débrouiller convenablement, elle décida de prendre la route et de découvrir seule le monde en dépits de son âge et des remontrances de sa cousine.

La vie sur les routes ne fut pas à la hauteur de ses espérances. Loïciance, ayant peu l'expérience des contacts humains, peinait grandement à se faire accepter par les gens. Pire à chaque fois qu'elle appréciait une personne et voulait le lui faire remarquer, elle s'y prenait tellement mal qu’elle finissait par se faire rejeter, voir détester de tant de maladresse.

Elle passa près de deux années à vivre de petits boulots, enchaina les petits contrats minables de mercenaires pour gagner à peine de quoi manger et de temps en temps ne pas passer la nuit dehors.

Régulièrement elle écrivait à sa cousine pour la rassurer en exagérant un peu les choses : "J'ai trouvé un joli petit pied à terre, tu adorerais, mais dommage que tu n'ai pas le temps de passer cousine Elysia...enfin une autre fois surement", alors qu’elle avait juste trouver refuge dans une vieille demeure abandonnée pour la nuit.

Tout aurait pu durer longtemps comme cela jusqu'à qu’elle le rencontre.

Ce matin la, Loïciane devait, comme à son habitude, exécuter un contrat très important pour un type influent de la région de Moulin de Taren. En effet lui ramener 10 peaux de tigres était certainement vital pour toute l'économie de la région et permettrait sans nul doute une grande victoire sur les forces de l'alliance présentes plus au sud. Loïciane se rendait bien compte que sa vie ne la mènerai nul part, que pour le moment elle avait raté tout ce qu'elle avait entrepris. Mais elle n'avait pas trop le choix et s'exécutait.

Chassant donc ses tigres, il lui vient alors l'idée de passer au manoir de Ravenholde, celui des maîtres voleurs. Peut être pourrait’ elle trouver la bas un contrat un peu plus intéressant la mettant à l'abri du besoin pour quelques jours, voir qui sait, un travail plus stable.

C'est en s'y rendant qu'elle croisa pour la première fois la route de Moordred. Quelques phrases échangées entre deux personnes surprises de se croiser ici, un intérêt pour chacun de se servir de l’autre pour aller plus vite et ils décidèrent rapidement de s'aider afin de chacun en tirer profit.

Ce fut une excellente journée pour Loïciane. Bien qu’il ne cessa de lui faire des compliments qui sonnaient tellement faux que cela la faisait rire, il était gentil avec elle. Et cela, elle ne l'avait pas vécu depuis une éternité. Lorsque la fin de la journée se fit sentir, il pris congé d’elle non sans promettre de refaire équipe à l’occasion.

Le soir venu, Loïciane était de très bonne humeur. Pour la première fois depuis si longtemps quelqu'un s'était intéressée à elle. D'humeur joyeuse, elle décida donc de rendre visite à sa cousine afin de la rassurer : "Mais si tu vois, tout va bien". Elle se rendit donc à la flèche de Tournesoir, quartier général de l'ordre que servait Elysia, mais du vite se rendre compte que se cousine ne s’y trouvait pas. Elle laissa donc un message à un garde puis fit demi-tour. Bon...ce n'était pas bien grave mais il était tard. Alors puisque le ciel était parsemé d’étoile, elle décida donc de passer la nuit ici sur la plage près du repère de l’Ordre.

Elle s’installa sur une couverture qu’elle trainait avec elle depuis de long mois et regarda longuement le ciel en ne pensant à plus rien. La nuit se faisant plus sombre au fur et à mesure que la nuit avançait, Loïciane fini par apercevoir une lumière au loin sur la plage. Curieuse de nature, elle se rendit donc jusqu’a cette source lumineuse qui se révéla être un feu de camp autour duquel se tenait deux silhouettes. Elle monta alors discrètement sur la dune derrière eux et se plaça de manière à les distinguer dans la lumière du feu et de pouvoir entendre leurs discussions.

Quelle ne fut pas sa surprise de découvrir Moordred en pleine sérénade devant une jeune fille. Attirée et remplie de curiosité, elle décida de s’installer ici un moment afin de profiter du spectacle qu’on lui offrait. Plusieurs fois elle du se retenir de pouffer de rire en entendant Moordred sortir à la jeune fille les mêmes futilités qu'il lui avait dit plus tôt dans la journée. Ce qu'il la surprenait le plus c'est que la fille semblait croire ses jolies paroles et tombait peu à peu dans ses filets. Pourtant...au fur et à mesure qu'elle écoutait leur conversation, Loïciane se remplissait de mélancolie. Peu importe que ce soit faux, elle aurait aimé être à la place de cette fille, juste pour que quelqu'un fasse un tant soit peu attention à elle. Elle préféra donc s'éloigner des deux amants et retourner dormir plus loin sur la plage.

Elle ne le revit que plusieurs jours plus tard presque par hasard. Mais comme précédemment, Lois passa une excellente journée remplie de contrats vite exécutés et d’une complicité naissante par le caractère enjoliveur de Moordred. En fin de journée, tout deux s'aperçurent qu'ils faisaient une bonne équipe et décidèrent désormais de travailler en binôme.

Cette période dura plusieurs semaines durant lesquelles ils enchainèrent les contrats de plus en plus vite gagnant tout deux en efficacité et en expérience. De temps à autre, après leur journée de travail, Moordred invitait Loïciane à boire un verre en fin de journée, la pluparts du temps chez lui à Baie. Il lui parlait de tout à ces occasions, mais surtout se montrait toujours très gentil et serviable avec elle.

Loïciane s'en rendis rapidement compte, peu à peu, ses sentiments pour Moordred changeaient. L'amitié laissa place à quelque chose de plus fort mais elle ne savait pas quoi exactement. Non seulement il était gentil avec elle, mais surtout il la respectait. Au contraire de toutes les autres avec qui elle le croisait régulièrement, jamais il n’avait essayé d’aller plus loin. A plusieurs reprises elle tenta de lui parler de ce sentiment qui la troublait, mais ce fut toujours un échec. A chaque fois il était absent, ou occupé et se hâtait de vite la raccompagner jusqu'à sa porte avec un "à demain Lois, on se voit pour le boulot !"

Cette situation rendait Loïciane un peu plus malheureuse chaque jour, car elle voulait lui en parler, mais ne pouvait jamais se retrouver seule avec lui.

Un soir Moordred invita Loïciane a passer la soirée ensemble sur une petite île qu'il connaissait bien. A l’est de Cabestan, l’endroit se révéla plutôt joli et très agréable par les eaux chaudes qui la baignait. Loïciane était surtout contente car elle était enfin seule avec lui et allait pouvoir lui parler de ce qu’elle ressentait. Malheureusement pour elle, Moordred lui avoua être triste et de mauvaise humeur ce soir la.

Du coup. Loïciane décida de ne pas l'embêter avec ses propres cas de conscience et de remettre cela au lendemain. En bonne camarade elle se devait plutôt de lui redonner le sourire qu’elle aimait tant le voir arborer. Aussi ils parlèrent longtemps, de tout et de rien. Au fur et à mesures de leurs discussions, Moordred retrouvait le sourire et sans s’en apercevoir ils se rapprochèrent physiquement l’un de l’autre. Un instant plus tard, sans même le réaliser Loïciane s'allongea sur les genoux de Moordred comme pour se protéger de tout le restant.

Il souriait à présent. Pas une fois il ne lui avait dit ce qu'il le rendait triste en début de soirée et lorsqu'elle lui demanda il se contenta de répondre "Bah c'est le passé, laissons le derrière nous". Elle n'insista pas et profita du moment. Il lui caressait les cheveux, et elle, elle l’écoutait parler. Alors que la fatigue la gagnait peu à peu, elle en acquit la certitude, elle aimait Moordred. Heureuse, elle ferma les yeux et s'endormit en souriant.

Lorsqu'elle ouvrit les yeux le lendemain, Moorded n'était plus la. Comme à son habitude, levé tôt, parti tôt, avec juste quelques fruits qu’il laissai toujours à son attention. Ce n’était pas grave, maintenant qu’elle savait, qu’elle avait enfin compris, elle allait tout lui avouer le plus rapidement possible.

Malheureusement il n’avait pas précisé ou il passerai la journée…ah si...la mariage de Sioun ce soir. Comme la journée fut longue…, comme le soleil semblait ne pas vouloir décroitre aujourd’hui. Loïciane trépigna d’impatience toute la journée ne pouvait se concentrer sur rien d’autre. Lorsque la nuit arriva enfin elle sauta sa monture et se dirigea aussi vite que possible dans les bois éternels la ou se tenant la fête.

En arrivant, aussitôt ses yeux s'ouvrir grands de bonheur. Il était la, seul sur sa monture devant l'auberge, comme si il savait qu'elle allait arriver pour lui avouer ses sentiments. Tout était parfait ! Mais avant que Loïciane n'ai eu le temps de finir de s'approcher de lui, elle arriva. Brune, la peau blanche, une tenue provocante elle rejoignit Moorded.

- Tiens bonsoir Loïciane

- Bonsoir Moordred, tu vas bien ?

La fille intervient alors dans la discussion.

- Je te laisse Moordred, a plus tard

Loicïane regarda la fille s'éloigner puis se retourna vers son aimé

- Je suis fatigué Loïciane, je vais te laisser aussi.

- Euh...bien...d'accord. Repose-toi bien alors

A son tour il s'éloigna. Loïciane restait seule, complètement dépitée et ne sachant trop quoi faire. Pourtant qq chose lui semblait pas naturel. Un détail qui ne collait pas, un décalage. D’instinct elle décida de le suivre sans même savoir pourquoi. Elle laissa sa monture de coté et d'une manière furtive elle le suivit sur quelques centaines de mètres jusqu'à un petit pont. De l'autre coté la fille était la. Elle l'avait attendue et lui s'était empressé de la rejoindre. Moordred lui avait menti...mais pourquoi ?

Loïciane se plaça donc sous le pont pour écouter au mieux leur conversation. Dés les premiers mots elle fut figée de stupeur, paralysée par son désespoir, tout son univers s'écroula sous ce pont.

- Mon amour

- Toutes les autres ne comptent pas

Elle ne suivit pas la suite de la discussion. Elle n’en avait plus la force. Des larmes s'écoulaient à présent sur ses joues avant de rejoindre le cours d'eau dans lequel elle tomba à genoux. Seuls les bruits des deux amants qui partir la tira de sa torpeur. Toujours sans savoir dans quel but, elle continua de les suivre jusqu'à Baie du butin et la demeure de Moordred.

Ce qu'elle y vit et entendit acheva le moindre de ses espoirs, la plus petite parcelle de joie qui résidait en elle. Elle ne reconnaissait plus Moordred. Il était devenu violent dans ses propos et sombre même dans son apparence. Elle resta, face à sa demeure, durant de longues minutes avant de s'en aller. Elle prit le premier bateau et sans plus aucune force en elle y sombra dans un sommeil profond après être resté de longues heures assise dans un coin sombre de celui ci, complètement recluse au monde

Mourir...elle ne pensait plus qu'à ca, mais elle n'en avait plus la force. Encore une fois elle avait tout raté et personne vers qui se retourner. Sa cousine ne comprendrai rien, Konoe la détestait et Moordred...

Konoe, la soeur de son amour. Avec elle aussi Loïciane avait tout raté. Elles s'étaient rencontré à de nombreuses reprises et à chaque fois Lois avait essayé d’attirer son attention. Mais toujours victime de sa maladresse, en voulant s'en faire une amie Loïciane avait poussée Konoé à la détester et dernièrement à l'humilier. Oui c'était la solution, Konoe pourrai s'en doute la tuer, ca lui ferai peut être même plaisir. Il suffirai de la provoquer un peu et qui sait avec de la chance Moordred lui en voudrai d'avoir tuer sa coéquipière. C'était la dernière chose que pouvait faire Loïciane.

Alors elle envoya un message à Konoé lui donnant Rdv le soir même vers l'entré de Fossoyeuse. Toute la journée Loïciane la passa sur l'île de Moordred repassant dans sa tête chacun de ses sourires, sa main lui caressant les cheveux alors qu'elle était allongé sur lui mais toutes ces images finissaient toujours par revenir à cette fille. Noire comme son destin, blanche comme la mort qui l’emporterait bientôt.

Le soir arriva, Konoe était ponctuelle...et de mauvaise humeur comme d'habitude. Loïciane n'eu pas beaucoup d’efforts à faire pour la provoquer, elle était déjà d'une humeur massacrante à l'idée même de la rencontrer. Comme elle l'avait prévu, elle lui annonça son départ ce qui fit mine de la réjouir un peu, puis elle lui fit part de son intention de se venger de leur dernier combat. Konoe ne si fit pas prier pour relever le défi.

Le combat commença. Toutefois Loïciane savait que Konoe ne la tuerait pas volontairement. Konoe la prenait pour un des jouets de son frère elle lui avait déjà dits, et elle ne voulait pas casser les jouets de son frère par peur de ses remontrances. Les coups de Konoe étaient rapides et puissants, mais pas assez précis pour finir rapidement le combat. Loïciane l'avait provoquée dans ce but. Au moment voulu, alors que Konoe lança une des ses attaques, Loïciane lui saisi le bras armé de sa lame et le dirigea de toute ses forces sur elle. Elle en fut transpercée. Juste le temps de constater sa blessure, de sourire à son adversaire en lui chuchotant « tu vois, je t’avais prévenue que je gagnerai » et elle s'écroula au sol dans une mare de sang.

Prise au dépourvue et paniquée, Konoe transporta le corps de Loïciane jusqu'à l'auberge de Brill et l’installa sur un lit. Malgré les efforts qu’elle déploya pour la soigner, la blessure était trop profonde et importante pour qu’elle y puisse quoi que ce soit. Peu à peu Loïciane se vidai de son sang et devenait très faible. Elle ne luttait pas pour la vie, elle se contentai de murmurer le nom de son amour en attendant son destin.

Debout sur le coté du lit, Konoe se révéla totalement différente de son habitude et très surprenante envers Loïciane. Elle ne pouvait retenir des larmes et suppliait Loïciane de se battre, de ne pas mourir pour son idiot de frère, elle lui disait qu'elle n'était qu'un jouet de plus et de ne pas se sacrifier pour cela. Loïciane s'en fichait, elle l'aimait et c'était tout ce qui compte. Toutefois, devant l'attitude de Konoe elle fut pris de remords grandissants de l'avoir utilisée, elle n’avait peut être pas tout raté avec elle finalement. Mais elle s'évanouit à bout de force.

Lorsque Loïciane se réveilla, Moordred était la, il était finalement venu pour elle. Elle avait au moins réussis à attirer son attention. Apres quelques explications confuses qui ont vite mis Konoe hors de cause, Moordred compris les sentiments qu’elle éprouvait pour lui et la raison de son geste. Malheureusement, il lui révéla alors être avec Lys et ne considérer Loïciane que comme une amie. Bien sur elle le savait déjà, mais au moins cette fois il avait eu le courage de lui dire, il ne mentait plus.

Après avoir été soignée par Sioun, Loïciane fut emmenée par Moordred à Baie dans sa petite demeure. Ils terminèrent la soirée en s’expliquant, en détaillant les sentiments de Loïciane pour Moordred. Une fois de plus, après lui avoir promis qu'elle finirait par lui voler son cœur, elle s'endormie sur ses genoux.

En se levant ce matin Loïciane pensait à sa promesse d'un nouveau départ à Moordred et elle ne comptait pas faillir. Deux jours après l’épisode qui avait faillit lui couter la vie, elle commençait à se remettre de ses blessures et devait donc se remettre au travail.

Alors après s'être préparé et avoir changé ses pansements elle s'empressa de rejoindre Moordred en Silithus pour exécuter avec lui les contrats du jour. Bien sur celui ci ne pu s'empêcher de la taquiner sur ses sentiments, mais elle était ravie qu'il lui accorde enfin de l'attention et cela lui suffisait pour le moment. Une fois le travail terminé, Moordred ayant à faire, et Lois ne préférant pas vraiment savoir quoi, ou plutôt ne pas en avoir la confirmation ils se séparèrent.

Elle profita de sa journée pour reprendre ses études en herboristerie. Sa cousine l’avait envoyée chez un professeur pour lui apprendre les bases, mais depuis qu'elle vivait seule Lois n'avait pas eu les moyens financiers de continuer ses cours. Avec l'aide de Moordred elle avait pour une fois enfin un peu d'argent de coté et décida de l'investir dans sa formation.

Restait le principal à décider pour elle, sa vie ne devait plus tourner qu'autour de Moordred. Celui ci lui avait demandé de repartir d'une feuille blanche et elle lui avait promis de repartir d'une feuille grise. Elle voulait bien tenter de découvrir autre chose, mais hors de question que ca soit loin de lui. Elle ressortie alors de son sac la petite affiche parlant de l'Ordre du Soleil Nouveau et de sa représentante Dame Innanä qu’elle avait pu trouver à Lune. Cela lui apparu maintenant comme une évidence tellement de choses avait tourné autour ces derniers jours. Elle apprit la vérité au sujet de la relation de Moordred et Lys au mariage de cette femme. Son mari était une sorte de mentor pour Moordred et c'est lui qu'il l'avait soigné de sa blessure il y a deux jours. Enfin elle avait régulièrement vu Konoe discuter avec ces deux personnes. Sans rien savoir d'autre sur cet ordre, ni même achever la lecture du document, elle l'enfila dans sa poche et parti pour Brill en quête d'un Rdv avec Dame Innanä qui fut fixé le soir même à minuit.

Satisfaite de sa décision, Lois se demandai tout de même ce qu'elle allait bien pouvoir faire toute la soirée en attendant son Rdv. En levant la tête, attirée par le bruit, elle aperçue au dessus de Brill le zeppelin qui arrivait à quai. Ce n'était pas très raisonnable, mais tant pis. Elle en avait marre d’être sage et raisonnable, cela ne lui avait rien rapporté de bon pour le moment. Elle courut le prendre fermement décidée à se rendre à Baie. Bien sur Moordred n'était pas la et elle le savait. Mais remplie de ses nouvelles bonnes intentions, Lois n'y prêta pas attention. Elle s'assit sur le pourtour de sa maison et comme bien souvent ces dernières semaines entama une discussion avec Manfred, le gentil gobelin qui garde le coin. Tous les deux avaient déjà eu de grandes discussions sur tout un tas de sujet, et a présent Lois en connaissait davantage sur la vie de Manfred que Moordred lui même.

Rapidement Manfred du prendre congé d'elle pour rejoindre sa nouvelle épouse car tous les deux fêtaient ce soir la leur premier mois de mariage. Bien qu'il ne s'en rendit pas compte, Manfred attrista Lois car en lui rappelant son bonheur, c'est son malheur à elle qui lui revenait en tête. La soirée était maintenant bien commencée, mais l'heure du rdv était encore loin. Alors pour se remémorer ses plus beaux instants et se redonner le sourire, Lois pris aussi de congé de Manfred en lui confiant qu'elle se rendait sur la petite île à l’Est de Cabestan.

Arrivée sur place Lois se mit aussitôt à l'aise en se séparant de ses gants et de ses bottes puis s'assis sur le bord de la plage, les pieds dans l'eau et le soleil face à elle. L’endroit lui plaisait, calme, apaisant et plein de merveilleux souvenirs. Elle s’y perdit alors dans ses pensées durant une bonne heure lorsqu'elle entendit derrière elle le cri d'un faucon peregrin. Surprise elle se leva en un mouvement rapide les mains sur ses armes. Un large sourire se dessina sur son visage lorsqu’elle s’aperçut qu’il s'agissait de Moordred et elle se jeta a son cou pour exprimer toute sa joie de le voir ici.

Celui-ci était finalement passé chez lui juste après le départ de Lois et Manfred lui avait confié que la jeune elfe se rendait ici. Les deux coéquipiers décidèrent alors de profiter tout simplement de la soirée ici et surtout ensemble. Profitant d’un contretemps dû au pillage de la cache d’alcool de Moo qui obligeait ce dernier à un rapide voyage à Cabestan, Lois se laissa tenter par un bain dans l’eau fraiche. Elle se déshabilla donc, plia ses habits sur le coté d’un arbre, et marcha dans l’eau fraîche jusqu’à ne plus y avoir pied. Oubliant le temps, elle se fit surprendre en sortant de l'eau par le retour rapide de Moordred et courut vite se rhabiller, gênée nue devant lui.

Pendant qu'il préparait un feu, Lois sortie de sa besace une fleur de feu qu'elle avait cueilli à son attention. En lui offrant elle lui expliqua que pour elle cette fleur le représentait à ses yeux. La fleur pour se douceur, le feu pour son tempérament. Que tout comme lui, cette fleur, malgré son apparence pouvait être mortelle pour ses ennemies. Il accepta son présent pour sa plus grande joie.

Inévitablement la conversation dévia au bout d’un moment sur les sentiments de Lois pour Moordred. Il lui conseilla de se trouver un petit ami, elle répondit que c'était déjà fait mais qu'elle devait l'attendre. Il reprit de plus belle en lui rappellent qu'il était avec Lys et qu'elle ne devait pas trop avoir d'espoir. Elle rétorqua que peu importe, elle serait son amie, sa confidente et son refuge lorsque cela se passerait mal. Il l'appela son ange, elle lui répondit qu'il était pour elle comme un Dieu, omniprésent dans son cœur, ses pensées et sa vie.

C'est sans doute à ce moment que les choses commencèrent à basculer. Pour la première fois Moordred fut troublée par la gentillesse de Lois. Il lui confia qu'il ne connaissait pas ces sensations qu'elle éprouvait pour lui. Lois décela alors quelque chose qui ne collait pas, quelque chose qui lui semblait à l'opposé de ce qui devrait être. Et en réponse elle lui dit qu'elle le plaignait en cela. Elle ne comprenait pas comment il pouvait dire aimer Lys mais ne pas ressentir toutes ces sensations qui vont avec. Au fond d'elle Lois commençait à douter des sentiments de Moordred pour Lys.

Son trouble grandissant, Moo se dit être un monstre, car seul un monstre pouvait la faire souffrir comme cela. Il cessa quelques instants puis il répéta : « un monstre de par ma nature même ». Avant que Lois ne puisse répondre, Moordred s’enveloppa d’une aura sombre, ses yeux s’obscurcissent jusqu’a devenir complètements noirs, sa peau était devenu sombre et de tout son corps émanait une aura noire.

Moordred devais alors lui avouer son secret. Il lui révéla sa vrai nature, un être crée d’ombre, un être renfermant en lui une entité démoniaque du nom de Mergwesh qui le consumait chaque jour un peu plus et qui finirait par le faire disparaitre. Lois se contenta de se serrer contre lui pour toute forme de réponse et de lui chuchoter « Je te protégerai ». Moordred fut pris de spasmes qui firent reculer Loïciane.

Sa voix avait changée pour devenir plus grave et imposante. Son regard était devenu froid et sévère. Son attitude inspirait désormais la méfiance. Il se tenait devant elle à quelques enjambés, la toisait de son regard, mais Lois ne bougeait pas.

Sans d’autres explications il avança vers elle pour la saisir d’une main derrière sa taille. Son but était clairement de la provoquer.

- Viens approches, je sais que tu en as envie

Loïciane recula de quelques pas.

- Allons depuis le temps que tu en as envie, laisse toi faire

- Certainement pas, tu n’es pas lui !

Il avança rapidement pour se serrer contre Loïciane

- Et alors ? Laisses toi allez à tes envies

- Non, il ne le voudrait pas.

- Oh que si il le voudrait, lui aussi il t’aime. Mais il n’ose pas te l’avouer. Alors tu vois tu n’as aucune raison de ne pas céder, laisses toi faire.

Complètement décontenancée par cette révélation, Lois ne réagi pas pendant quelques secondes qui permirent à Mergwesh de resserrer son étreinte et de s’approcher de son visage. Au dernier moment elle réussi à se dégager tout de même.

- Non ! Tu n’es pas lui. Ce n’est pas comme cela qu’il voudrait et tu ne m’auras jamais ! Tu as assez de toutes ces pétasses pour jouer.

- Je te propose un marché. Bats-toi contre moi, si tu gagnes je te le laisse pour une heure.

Convaincue qu’un piège se tenait derrière cette proposition, mais ne pouvant résister d’être avec lui, Lois accepta le combat. Chacun prépara ses armes et se fixait du regard attentant que l’autre fasse le premier pas.

Il passa dans les ombres le premier, Lois le suivi aussitôt, mais sa nature l’aidant certainement il la trouva en premier et elle ne put rien faire pour l’empêcher de porter les premiers coups à son avantage. Heureusement Lois réussi à se reprendre rapidement et d’une poignée de sable aveugla son adversaire pour quelques instants. Ces secondes lui permirent de se reprendre et de se placer correctement pour la suite du combat. Empoignant fermement ses lames, elle se jeta sur son adversaire pour entamer à son tour le combat. Retrouvant tous ces sens il réussi à esquiver toutes ses attaques et les deux adversaires se séparèrent à nouveau pour se jauger.

Lois en avait la certitude, il n’était pas assez rapide, elle pouvait le battre si elle concentrait toutes ses techniques en un seul instant. Elle le fixait du regard, ne lui dévoilant pas la moindre faiblesse malgré ses blessures. Elle n’avait pas réussis à le toucher, mais il avait utilisé une grosse partie de ses forces alors qu’elle non. Il pris a nouveau l’initiative, mais cette fois Lois l’attendait, elle para son coup et l’immobilisa d’un revers dans le cou. C’était maintenant qu’elle devait saisir sa chance, elle passa dans son dos et appliqua ses meilleurs techniques pour déverser sur lui un déluge de lames en une fraction de secondes. Sa rapidité d’exécution le pris complètement au dépourvus et il ne pu que constater sa défaite.

A genou dans le sable, épuisé par le combat, Mergwesh éclata de rire.

- Bien, tu as gagné ! Je me retire donc. Profites bien de cette heure car après j’ai à faire.

A nouveau, Moordred s’entoura d’une aura noire et profonde durant une fraction de seconde. Loïciane se précipita sur lui pour le soutenir et l’aider à se relever.

- Pardon Lois…

- Tu n’y es pour rien, restes contre moi je t’en prie.

Se laissant aller contre elle, Moordred avoua alors son amour pour Lois. Il lui expliqua avoir préféré se taire jusque la pour la protéger, pour ne pas la salir de ce qu’il était vraiment, mais qu’à présent, il se battrait avec elle. Il approcha alors son visage près de celui de Lois pour l’embrasser. Loïciane jura de tout faire pour l’aider et ferma les yeux au contact de ses lèvres pour ne jamais oublier cet instant.

L’heure accordée par Mergwesh parut bien courte aux deux nouveaux amants, ils avaient tant de choses à se dire et tant de temps à rattraper. Alors ils parlèrent, ils devaient trouver un moyen de vaincre Mergwesh, tout en protégeant Moordred, mais aucun d’eux ne connaissait une voie pour y parvenir. Moordred conseilla alors à Lois de prendre contact avec sa mère Dyscordia, celle-ci pourrais certainement les guider vers une solution. Malheureusement cela ne serait pas facile puisque, ayant été bannie, seul un artefact détenue par Lys permettait de la contacter. Lois lui promit donc de récupérer l’objet en question.

Le reste de l’heure fut plus doux et chacun la passa dans les bras de l’autre. Bien que très inquiète pour l’avenir de son aimé, Lois était enfin heureuse d’être simplement avec lui et de savoir son amour partagé. Lorsque le moment arriva, Moordred lui demanda de partir afin d’éviter tout danger. A contrecœur elle s’exécuta et rejoignit Cabestan.

Sur place Lois pu s’apercevoir qu’elle avait juste le temps de rejoindre Brill pour son RdV avec Dame Inannä. Pour un peu, elle aurait complètement oublié. A mi-chemin entre une joie immense et une inquiétude nouvelle, elle prit le chemin de l’auberge.

Sur place elle fut accueillie par la Dame, mais aussi son mari Sioun. Alors que les deux femmes discutaient un peu de la vie jusqu’ici de Lois, le chevalier tournait autour de Lois pour l’examiner. La discussion sur sa jeunesse emmena vite à ce dernier à interroger Lois sur sa cousine. Visiblement Elysia était connue du couple et pour une fois cela servait plutôt bien ses intérêts. Au final, Dame Inannä l’accepta en tant que partenaire de l’Ordre et la recontacterai très prochainement pour son épreuve d’intégration.

A la fin de l’entretien, Lois tenta de parler de Moordred et de son besoin d’aide, mais le chevalier resta froid et se contenta de répondre qu’il n’avait besoin de l’aide de personne. Elle n’insista pas. Après avoir pris congé du couple, Lois rejoignit Baie une nouvelle fois, sans espoir d’y trouver son aimé, mais simplement pour se refugier chez lui pour la nuit.

A son réveil, Lois fut surprise de trouver une corbeille de fruit à ses cotés. Il était passé dans la nuit…cela lui mettait beaucoup de baume au cœur. Après s’être préparé rapidement, elle envoya un message à Konoe pour une demande de Rdv en début d’après midi. Il était temps de parler sérieusement avec elle. Même si Konoe la détestait, elle devait l’aider à sauver son frère, surtout si cela pouvait présenter un intérêt pour elle. Une fois ceci fait, Lois décida de passer la matinée à s’entrainer. Bien qu’ayant son plan en tête, elle savait qu’un combat contre Lys était quasi-inévitable et que pour le moment, elle n’était pas de taille.

L’entretien avec Konoe fut des plus compliqués. Complètement bornée, celle-ci refusai d’écouter et de croire Lois et surtout refusais de l’aider malgré la possibilité de pouvoir parler à sa mère. Il fallu à Lois user de toute son imagination et sa ruse pour réussir après trois longues heures de discussion à renverser la situation. En fin d’après midi, c’est Konoe qui suppliait presque Lois de la laisser l’aider et Lois qui faisait semblant de refuser son aide. Chose qu’elle n’espérait même pas, Lois avait réussie à gagner la confiance de Konoe.

Leur plan était simple, le soir même Moordred passera la soirée avec Lys a Baie. Lois s’introduirait chez eux pendant les ébats de celle dernière et de Mergwesh, fouillerait les affaires de Lys pour y dérober la pierre et s’enfuirait en utilisant le maître de vol le plus proche. Le temps que Lys réagisse et s’habille pour la suivre, il serait trop tard pour elle et ne pourrais correctement identifier la direction de Lois. Konoe devait simplement se tenir prête et s’interposer entre Lois et Lys si tout ne se déroulait pas comme prévue. Il leur suffisait maintenant d’attendre que la soirée arrive.

Comme prévu, Lois et Moordred se rejoignirent le soir venu sur une petite plage à l’Est de Lune d’argent. Ils avaient décidés de passer un peu de temps ensemble avant que l’heure de son RdV avec Lys n’arrive. Malheureusement, à peine arrivés qu’ils entendirent la voix de Lys hurler depuis le haut de la falaise et appeler Moordred. Elle les rejoignit rapidement sur sa monture et jeta aussitôt un regard glacial à Loïciane, qui se mit en retrait de la conversation puisqu’il était évident que ce n’est pas elle que Lys venait voir.

Lys fit alors une véritable scène de jalousie à Moordred et voulait absolument savoir si celui-ci aimait Loïciane ou pas. Sans jamais répondre vraiment à sa question, celui-ci lui rétorquais calmement jusqu’au moment ou son aura se développa laissant la place à Mergwesh. Les mêmes questions revenaient, les mêmes réponses se répétaient mais la conversation devenait plus houleuse de part le caractère très dominateur de Mergwesh. Poussée à bout de sa patience, Lys décida de la stopper et partie en direction de Lune à vive allure sur sa monture. Elle fut presque aussitôt suivie par Mergwesh, sans doute bien décidé à la remettre dans le droit chemin, le sien.

Lois resta seule un moment à coté du feu qu’ils avaient à peine eu le temps de préparer avant tout cela. Le plan qu’elle avait mis au point avec Konoe pour ce soir était bel et bien raté, bon, ce n’était que partie remise. Mais pour organiser la suite, il lui fallait d’autres informations. Elle décida de rattraper Mergwesh et Lys pour écouter ce qu’ils se disaient.

Lois retrouva le couple, toujours en plein discussions houleuse juste à coté de la porte principale de Lune. Se montrer ou intervenir ne lui sembla pas être une bonne idée, aussi elle se cacha dans les ombres des arbres avoisinants pour saisir la discussion. Celle-ci n’avait pas évolué, Lys crachait sa jalousie et Mergwesh tentait d’assurer sur emprise sur elle en la rassurant vainement. Sur la fin, Lys lui demanda simplement de promettre qu’il ne toucherait pas à Lois. Ce qu’il promit, naturellement. Ils se séparèrent alors, Lys partant vers Lune, et Mergwesh se dirigeant droit sur la cachette de Lois comme si elle était en plein jour.

- Je devrais te tuer.

- Et pourquoi donc ?

- Tu casses mes jouets

- Tu n’as qu’à te choisir des jouets plus solides

Mergwesh se tenait juste devant Lois, sa main posée sur le manche de sa dague. Elle ne bougeais pas, ne le regardais même pas, mais Lois savait qu’un combat se déroulait en lui. L’un voulant la tuer, l’autre la protéger. Durant un instant qui sembla duré des heures, tout sembla figé, puis Mergwesh rangea sa dague.

- Hum…tu m’as couté assez d’énergie pour ce soir, je me retire

L’aura sombre qu’il entoura l’espace d’une seconde ne laissait pas de doutes, Mergwesh venait de laisser sa place à Moordred. Lois et lui retournèrent alors sur leur plage du début de soirée pour récupérer de cette soirée éprouvante. Ils s’installèrent sur une grande serviette que Moo avait préparé en début de soirée, rallumèrent le feu et se blottirent l’un contre l’autre.

- Tu as entendu la promesse qu’il a fait à Lys ?

- Celle de ne pas te toucher ?

- Fait le mentir.

Ce qu’il fit, naturellement.

Au matin, Lois était seule sous la couverture. Moordred dormais très peu, voir pas du tout et elle en avait pris l’habitude, cela ne l’avait jamais dérangé. Comme à son habitude, il lui avait laissé de quoi se restaurer. Alors il mangea, se prépara et emballa le reste de leurs affaires. Lois savait qu’il l’attendrait à la péninsule en fin de matinée, ce qui lui laissa juste le temps de passer en ville récupérer de quoi fabriquer ses poisons.

En arrivant sur place, elle s’aperçue tout de suite que les choses n’allait pas se passer comme prévues. Moordred n’était pas la, mais Mergwesh si. Comme à son habitude, il se trouvait en compagnie d’une femme qu’il tentait de faire tomber dans ses filets. A peine arrivée, Lois s’empressa de faire comprendre à celle-ci qu’il était sans doute plus prudent pour elle de s’éloigner rapidement. La réaction de Mergwesh ne se fit pas attendre et il entraina violemment Loïciane par le bras dans un recoin tranquille.

S’attendant à une explication plutôt violente, Lois fut surprise de voir qu’il ne voulait que lui parler. Mergwesh expliqua longuement que bientôt il allait fusionner avec Moordred et que cela était inévitable. Si elle gênait d’une manière ou d’une autre cette fusion, Lois les tueraient tous les deux. Il lui révéla que Lys l’avait définitivement abandonné à cause d’elle et que cela gênait ses plans. Bien qu’heureuse de cette nouvelle, Lois commençait à comprendre qu’elle s’était lourdement trompée jusqu’ici. Ses actions depuis plusieurs jours n’avait fait que gêner Moordred au lieu de l’aider. Pour parfaire son étonnement, Mergwesh lui avoua qu’il était amoureux d’elle par mimétisme de Moordred, c’était la seule raison pour laquelle elle était toujours en vie, mais qu’à présent, elle devait changer son comportement afin de les accompagner tout deux dans leur fusion au lieu de le combattre vainement. Elle devait bien comprendre qu’ils n’étaient qu’une seule et même personne et qu’elle ne pouvait rien contre cela. Afin de s’assurer qu’elle avait bien compris, Mergwesh saisit Lois par les bras et l’approcha d’elle pour l’embrasser. Décontenancée et perdue, elle se laissa faire. Affichant un sourire victorieux, il pris congé d’elle, la laissant seule avec ses doutes.

Elle resta assise un long moment sur place sans trop savoir que faire. Plus elle se demandait quoi faire et plus la réponse semblait s’éloigner d’elle. Au bout de plusieurs heures, elle décida d’essayer de se concentrer sur autre chose espérant que cela forcerai la réponse à venir. Elle se dirigea donc vers Terrokar pour y rependre ses contrats du jour.

A peine se mit’ elle au travail que Loïciane senti un présence qui la guettait. Elle essaya d’abord de la localiser en faisant mine de rien mais sans succès. Elle cria alors à cette présence de se montrer. Après de longues secondes pendant lesquelles elle resta les mains figées sur ses armes, une silhouette apparue enfin. Moordred ! Elle se jeta à son coup, mais celui-ci resta de glace. Il la regardait froidement, sévèrement. Pourtant c’était bien lui, elle en était certaine.

- Tu en as trop dits à Konoe

- Je…je ne comprends pas

- Tu lui à révéler ma nature

- Je…enfin…j’avais besoin de son aide pour récupérer la pierre de Lys

- Oublies les autres, oublies tous les autres. Et ne refait plus jamais ca

Loïciane n’avait jamais vu Moordred dans un tel état d’énervement. Aussi, elle ne chercha surtout pas à protester ou s’expliquer davantage pour se trouver des excuses.

- Bien, je te le promets

- Seuls nous deux comptons. Ne fait plus jamais confiance à qui que ce soit d’autres. Si tu veux me sauver, il n’y a que ton amour que le puisses. Il n’y a que ton amour qui m’aidera à m’imposer à Mergwesh lors de la fusion. Tu as compris ?

- Oui mon Amour.

- Alors viens contre moi

Lois se blottie contre Moordred autant qu’elle le pu apeurée par la situation.

- Beaucoup de choses se sont passés cette nuit en ton absence Lois…

Moordred lui expliqua que la veille, il avait repris à Lys une graine d’ombre qu’elle portait en elle. Mergwesh voulait faire d’elle un Puits de Cauchemar grâce à cette graine. Mais maintenant que Lys était partie, il lui avait repris ce don. Il lui révéla aussi que cette nuit Lys et lui on aidés Konoe à parler à sa mère mais que cela s’était mal terminée. Konoe était désormais possédé par un nommé Sitael et que donc, par prudence, il convenait de se méfier d’elle désormais.

Enfin il lui parla de son avenir. Moordred souhaitais que Lois devienne son Puits de Cauchemar, il était prêts à la former pour cela. Cela serait très dur car elle ne possédait ni l’âme, ni le corps adéquates pour le moment, mais il pensait qu’elle pouvait réussir. Pour cela, Loïciane devra affronter et triompher de trois épreuves qui la prépareraient à recevoir en elle la graine d’Ombre. Une fois implantée en elle, Moordred et elle seraient liés à jamais d’une manière plus bien proche qu’elle ne pouvait imaginer. Toutefois, elle devait savoir que par cette graine il possédera sur elle la possibilité de la contrôler plus facilement et que si Mergwesh gagnait lors de la fusion cela pourrai vite se révéler dangereux pour elle.

- Je veux être à toi, complètement à toi. Alors oui je le veux.

Quelques jours plus tard, Moordred et Loïciane se rendirent sur l’île de la dispute afin de passer une soirée tranquille autour d’un feu et de profiter d’un repos bien mérité. Une fois sur place, pendant que Moordred préparait leur campement, Lois laissa son regard se perdre en direction de la côte. Elle regarda durant de longues minutes la côte qui s’étalait devant ses yeux, un regard vide, qui ne sait pas vraiment ce qu’il cherche. Interpellé par ce silence inhabituel, Moordred se retourna vers elle.

- Que regardes-tu Lois ?

- Euh…Je ne sais pas trop en fait

- C’est étrange que ton regard soit attiré la bas car c’est le lieu de ta première épreuve.

- Oh ! Qu’y a t’il la bas ?

- Tu veux que nous y allions maintenant ?

- Oui, s’il te plait.

Moordred éteignit alors le feu à peine naissant, rangea ses affaires sur sa monture et demanda à Loïciane de le suivre. Ils traversèrent le bras d’océan qui les séparaient de la côte puis descendirent un peu plus au sud jusqu’à arriver devant un Fort qui semblait dominer toute le rivage. Ils s’arrêtèrent à bonne distance, camouflés par les rares arbres présents, afin de ne pas se faire voir par les nombreux gardes humains qui patrouillaient autour du Fort.

- Regardes Lois, sais tu ce que représentes pour ces humains ce Fort ? Ces humains l’ont bâti ici, dans une terre qui n’est pas la leur, en se battant contre tous les dangers pour réussir à s’installer. Pour eux il représente l’espoir de vivre en paix avec leurs familles et la possibilité d’une paix nouvelle.

- Je comprends oui.

- Et bien ce soir, tu vas tous les tuer.

- Pardon ?

- Oui, tu vas détruire le moindre espoir qui réside ici. Je te demande de tuer tous ces humains. Tu tue tous les jours pour tes contrats de mercenaire dans l’espoir d’obtenir de l’argent. Ce soir, tu vas les tuer simplement parce que je te l’ordonne.

Loïciane regardait Moordred en ne sachant ni que faire ni que dire. Elle n’avait jamais pris une vie sans une bonne raison de le faire, en tout cas sans contrat.

Son regard était noir, elle comprit qu’il était on ne peut plus sérieux. Mais tuer des gens, des innocents, comme cela, juste un simple caprice ou une pulsion…

Il la fixait, elle comprit qu’elle devait vite s’exécuter. Ce soir elle devait tuer par amour, n’étais ce pas une meilleure raisons que pour de l’argent ?

Il la transperçait de ses yeux, elle comprit que c’était maintenant. Seul eux deux comptaient, et elle ne pouvait pas le décevoir.

Loïciane, enfila son masque, sortis ses armes et commença à avancer en direction des humains. Elle approchait du premier garde sans même chercher à se dissimuler à son regard. Elle n’y avait même pas songé. Celui ci se retourna surpris et lui cria quelques mots qu’elle ne compris pas. Elle continua à marcher vers lui. Il mit la main sur son arme devenant plus menaçant. Il commença à la sortir de son fourreau. Elle entendit ce bruit si habituel d’une arme qui sort de son écrin pour se préparer à frapper. Ce ne fut qu’un réflexe. Un pas, deux pas, une enjambée, elle était déjà sur lui avant qu’il ne comprenne. Un pas de danse pour le contourner et passer dans son dos. Un coup rapide et précis à la base du cou. Il s’écroula sur le sol, lourd comme une pierre, le regard incrédule.

Rapidement les autres gardes aux alentours se rendirent compte de la situation et arrivèrent sur elle armes à la main. Maintenant elle devait défendre sa vie. Un, puis deux, trois, et quatre. Tous tombaient à ses pieds, victimes de coups rapides et bien placés. A chaque vague, elle se contentait de les regarder, le regard vide, de les frapper, puis de les ignorer. Après tout ce n’était que des victimes de son amour. Elle avait bien voulu mourir pour lui. Alors pourquoi pas eux ?

Moordred la suivais quelques mètres derrière elle, camouflé pour ne pas intervenir, mais observant ses moindres gestes et réaction.

- Maintenant rentre dans le fort et tue les tous. Il n’y a que deux interdits. Dans l’écurie tu trouveras une malle. N’y touche pas. Et dans la tour un peu plus sur la colline, se trouve un prisonnier Sin’dorei. De même, tu le laisses.

Une fois donné ses instructions, il repassa dans les ombres et se préparai à suivre sa compagne. Loïciane pénétra dans le Fort, toujours en marchant lentement et le regard perdu droit devant elle. Un garde se jeta sur elle et finit transpercer par sa lame. Ses opposants n’étaient pas de taille. Ce n’étaient pas des vrais soldats, mais des paysans à qui on a donné des armes. A présent la panique se ressentait autour d’elle. Les humains avaient compris ce qu’il se passait et surtout ils avaient compris qu’ils ne pourraient pas l’arrêter. Les hommes armés se jetaient sur elle tentant de la faire crouler sous le nombre, mais rien n’y faisait, ils tombaient les uns après les autres.

L’écurie atteinte, elle regarda la malle posée sur le sol. Tout comme Moordred lui avait ordonné, elle n’y toucha pas et repris sa marche alors en direction de la tour qui surplombais le lieu.

Le Fort ne présentait plus qu’un semblant de résistance. Les gardes étaient à présent presque tous morts, ne restaient que quelques civiles. Loïciane entra dans la tour et aperçus deux hommes armés maladroitement d’une épée courte. Ils semblaient garder un prisonnier, le prisonnier Sin’doreï. Elle avança vers le premier qui se blottissait contre le mur espérant qu’elle l’ignorerait, son arme dressée comme un ultime rempart entre elle et lui. Elle pencha la tête pour le regarder, et sans le lâcher du regard lui porta un coup rapide qui lui entailla la gorge. Il tomba lentement sur le sol sans bruit. Le deuxième était paralysé à un pas d’elle, alors sans même le regarder elle lui décocha un coup dans le torse qui le projeta contre le mur pour y mourir. Elle posa alors ses yeux sur le Sin’doreï mais les détourna rapidement. Il était attaché par une chaine au mur, et semblait muet. Il criait, mais aucun son ne sortait de sa bouche. Moordred lui avait dit de le laisser, alors elle ressorti pour finir son œuvre.

Une fois dehors, elle leva les yeux sur le sommet de la colline. Des canons, le fort était armé de canon et des survivants tentaient de les charger pour s’en servir contre elle. Heureusement, ce n’était que des civiles qui ne s’avait pas s’en servir. Elle se dirigea vers eux, ignorant un autre groupe de survivants, lorsqu’elle entendit une voix derrière elle.

- J’ai dits tous Loïciane.

Alors elle fit demi-tour, exécuta le petit groupe qui s’était caché dans une remise derrière la tour et repris son chemin vers le sommet de la colline. Quelques minutes plus tard, le fort était vide de toute présence humaine vivante. Moordred et elle se tenaient debout au vent au sommet de la tour aux canons. Son regard était écarquillé, affolé de tant de morts, paralysé par l’horreur de ce qu’elle venait de faire.

- Maintenant tu vas aller à l’écurie, tu prendras la malle qui s’y trouve et tu me rejoints à la première tour. Tu n’ouvres la malle sous aucun prétexte. Dépêches toi.

Loïciane s’exécuta et rapporta la malle rapidement à la tour ou l’attendais Moordred.

- Ouvres-la.

Elle eu un geste de recule en ouvrit celle ci, une petite fille Sin’doreï se trouvait à l’intérieur

- Détaches la, et retiens la avec toi.

Elle libéra la fillette de ses liens et la saisi par l’épaule. La petite fille la remercia en pleurant, puis tournant sa tête aperçu le prisonnier derrière elle.

- Papa ! Papa tu es la !

Loïciane la tenait fermement par l’épaule et la petite fille ne peut se détacher de la prise. Le prisonnier fixait à tour de rôle sa fille et celle qui la retenais. Il ne comprenait pas ce qui se passait, il ne comprenait pas pourquoi cette fille ne l’avait pas encore détaché et retenais son enfant loin de lui.

- Maintenant tu vas la tuer devant lui.
Un bref silence s’installa dans la pièce, puis l’homme repris ses tentatives de se faire entendre de plus belle. La petite fille regardait fixement Loïciane la suppliant de ne pas lui faire de mal. Lois tourna la tête vers son aimé, celui ci se contenta de la fixer à son tour. Il la guettait, une seule erreur et elle échouerait à cette première épreuve, elle le savait.

Elle relâcha son étreinte. La fille se précipita vers son père, mais avant qu’elle n’achève son premier pas, Loïciane dans un grand geste ample lui trancha la tête de sa lame. Le petit corps tomba sur le sol devant l’homme qui se tu aussitôt, plongé dans un état de choc qui le paralysait.

- Bien, nous pouvons rentrer à présent.

Moordred souriait enfin, il semblait satisfait. Le voyage se fit dans le silence. Loïciane le regard toujours vide, ne disait pas un mot. Arrivée sur place, elle se blottit contre Moordred pour se réconforter.

- C’est bien mon ange, tu as réussi la première épreuve.

Elle s’endormit presque aussitôt pour un sommeil des plus agités.

Les trois nuits suivantes furent très éprouvantes pour Loïciane. Le même cauchemar revenait dés qu’elle fermait les yeux. Elle se trouvait sur cette petite île, le souffle court, poursuivit par ses victimes. Ils finissaient toujours par la rattraper et l’encercler. A chaque fois ils se jetaient sur elle dans une vaine recherche de vengeance. Mais à chaque fois ils n’étaient pas de taille et elles les tuaient tous une fois encore pour se défendre. Alors apparaissait la petite fille, elle lui demanda juste pourquoi, puis elle s’évanouissait jusqu’à la nuit suivante.

La troisième nuit fut différente. Sous les conseils de Moordred, Lois savait à présent qu’elle devait chercher en elle la volonté de vaincre ce cauchemar une fois pour toute. Ce n’était que la manifestation de l’Ombre qui se préparai à entrer en elle. Aussi lorsque les fantômes de ses victimes apparurent, elle leur fit face, ses deux armes en mains. Elle fixa le premier d’entre eux.

- Tu es mort ! Alors dégages, fiches moi la paix !

A sa grande surprise, le fantôme qui se tenait devant elle sembla se torde de douleur avant de s’évanouir en fumée. Loïciane se senti aussitôt beaucoup plus forte, comme si elle avait absorbé la force du mort. Remplie d’une nouvelle confiance, elle fixa un second en lui ordonnant de mourir, puis un troisième, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’il ne reste que la petite fille et elle seules sur la plage. Elle marcha d’un pas tranquille et déterminé jusqu’à elle et la fixa d’un regard sévère.

- Maintenant tu vas cesser de me hanter. Tu vas disparaître à tout jamais, ou crois moi, ca sera mon cauchemar mais le tien. Dégage ! Meurt !

Sur ces mots, la petite fille disparue comme tous les autres. Juste le temps d’un sourire de satisfaction avant que Loïciane ne se rendorme cette fois ci d’un sommeil paisible.

Quelques jours plus tard, Dame Inannä fit convoquer Loïciane à la taverne de l’ordre pour y prendre connaissance de son premier ordre de mission. Il s’agissait de son épreuve pour être admise dans pleinement comme membre dans l’ordre.

A première vue, cela paraissait plutôt simple, il suffisait de se rendre à Darnassus pour récolter des informations auprès de l’émissaire de l’aube d’Argent. De plus Konoé les accompagneraient. Voilà qui ravissait Lois puisqu’elle n’était jamais allée à Darnassus et que sa prof d’arme l’accompagnait pour son épreuve. Le tout était d’agir discrètement.

Ce qui se compliqua...c’est lorsque Dame Inannä apparue prête pour partir. Une superbe robe d’un blanc éclatant qu’on pouvait distinguer à plusieurs kilomètres…Lois cru voir pendant quelques instants le consul devant elle. Les choses étaient maintenant plus claires, cela ne se passerai pas sans quelques combats.

Le trio se rendit sans le moindre souci jusqu’au rivage de l’île des elfes de la nuit. Bien sur, quelques gardes s’étaient montré un peu réticents à les laisser passer. Mais avec un peu de persuasion, finalement ils étaient arrivés la sans trop de soucis.

Le vrai combat eu lieu sur ce rivages. Konoé et Lois furent rapidement repérés et durent défendre chèrement leurs vies tandis que Dame Inannä restait prudemment en arrière pour les soutenir. Elles durent tuer de nombreux gardes qui furent rapidement renforcés par des membres éminents de l’alliance présent en ville. Ce n’est qu’avec un peu de ruse et de tromperie que le trio pu finalement passer en ville.

A partir de la, tout ne fut que formalité, Dame Inannä joignit son contact sous l’étroite surveillance des deux voleuses puis toutes les trois purent repartir sans encombre sur le continent. Non sans les féliciter, la gardienne de l’ordre pris alors congé d’elles.

Moordred, son héritage qu’elle chérira à jamais au fond d’elle. Inannä, le chemin qu’elle lui avait montré. Tout deux étais partis, chacun à sa manière.

Cela faisait bien longtemps que Loïs n’avait pas eu le courage de sortir le cahier qui lui servait de mémoire. Elle avait commencé à le tenir à jour lorsqu’elle était mercenaire. Toujours bien noté le moindre détail de la mission, c’était primordial pour la bonne réussite de celle-ci. Et puis elle y avait pris gout et notait ses impressions, ses humeurs. Mais certains événements n’avait pas leur place par écrits jusqu’à présent. Aujourd’hui elle se sentait prête à le reprendre. Etait’ elle devenue assez forte pour vivre avec tout ca face à elle ou simplement voulait’ elle le coucher sur le papier comme un épilogue ?

« J’ai vaincu les épreuves que tu m’avais préparé Moordred, mon Prince. J’ai appris à contrôler l’Ombre que tu avais placé en moi. J’ai pris les rênes de la Confrérie dans la tourmente et l’ai guidé dans la citadelle maudite de Naxxramas au coté du Concordat. J’ai affronté les serviteurs du plus ancien des porteurs d’ombres afin de protéger la Gardienne, j’ai même accepté de donner ma vie pour qu’elle comprenne. Et puis…et puis on m’a remercié, on m’a fait comprendre que je faisais partie du passé et que je n’avais plus la bonne vision pour la Confrérie. Je crois que je n’ai même pas cherché à savoir si c’était fondé ou pas. J’avais remplis ma mission, bien au delà même. Je suis une combattante, une voleuse, une espionne, une meurtrière. Mais je ne suis pas une dirigeante. Alors je suis partie pour apaiser les tensions accumulées contre moi. Ils avaient raison, on ne peut pas diriger sans s’attirer la haine. Ca a toujours été comme ca, et ca le restera. »

Loïs pris le temps de respirer exagérément, regarda de longues minutes le ciel au dessus d’elle. Elle souriait.

« Aujourd’hui tout ca est derrière moi. Je suis entourée de personnes que j’apprécie et je me bats pour une cause que je crois utile. Il me reste pourtant encore à te sauver. »