L'Ordre des veilleurs
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La fidélité pour loi, l'honneur comme guide.
 
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 [Historique] partie 1:les mémoires d'une défunte .

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astamarr

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MessageSujet: [Historique] partie 1:les mémoires d'une défunte .    [Historique] partie 1:les mémoires d'une défunte .  EmptyLun 9 Aoû - 20:48

Une lettre est épinglée sur la couverture d'un livre rouge, qui semble ancien. Certaines pages du livre sont encore blanches et attendent d'être remplies.


Préface:



Je suis Astamarr, réprouvée, et aujourd’hui j’apprends que je vais bientôt disparaitre. Je suis consciente que je ne serais pas regrettée, et que cette mort n’aura pour seule conséquence que de rendre ce monde un peu plus naturel. Pourtant, j'éprouve le besoin de laisser une trace de ma "vie", non pas pour ne pas être oubliée mais pour prouver que j'ai existé. C’est pourquoi je vais vous raconter une histoire peu banale, souvent cruelle et révoltante, dans laquelle je détaillerais les passages qui m’ont le plus marqués en ce monde. Peu importe que vous lisiez cette histoire pour vous divertir, pour vous renseigner sur moi ou pour juger ma vie...


Aujourd'hui,je vous offre les mémoires d'une défunte.


Dernière édition par astamarr le Lun 25 Oct - 16:48, édité 4 fois
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astamarr

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MessageSujet: Re: [Historique] partie 1:les mémoires d'une défunte .    [Historique] partie 1:les mémoires d'une défunte .  EmptyLun 9 Aoû - 20:51

Il y a bientôt neuf ans, le chaos s’installa une fois de plus dans notre monde. Le retour de la légion ardente consumait peu à peu les terres, et la trahison du prince Menethil engendrait l’apparition du fléau sur le territoire de Lordaeron. Ces derniers s’étendaient de plus en plus rapidement, car le champion du Roi Liche, assisté de Kel’Thuzad menait avec efficacité les hordes de morts vivants, provoquant chaque jour de violents massacres qui agrandissaient l'armée du fléau.



Bien que je n’ai jamais eu de souvenirs de ma vie antérieure, je sais que j’étais une humaine, à priori abattue sur les terres de Hautebrande par une flèche qui m’a transpercé le visage.
Mon récit commence après cet assassinat violent et mystérieux.

Partie 1 : Le fléau



Renaissance.



Au commencement, tout était obscur. Pas un son, pas une odeur ne témoignait de l’existence du monde qui m’entourait. Moi-même, j’ignorais la notion d’existence, comme doit l’ignorer un fœtus dans le ventre de sa mère. Des songes que j’ai oublié depuis longtemps semblaient me bercer, m’accompagner dans cet univers inexistant.
La sensation était agréable, confortable, et il me semble qu’elle dura toute une éternité. Pourtant, peu à peu, quelque chose semblait apparaitre.
Quelque chose que je n’arrivais pas à comprendre, et qui me tirait peut a peu de mes songes.


Alors que je voyais cet univers confortable s’éloigner, je sentais un tas de nouvelles sensations apparaitre. Sans le comprendre, j’ai rapidement senti ma première odeur : elle semblait acre et métallique.
Plus tard,je me mis a entendre de plus en plus fort des sons étranges que je ne parvenais pas à identifier.

Alors que j’étais captivée intérieurement par la découverte progressive de ce monde qui m’était inconnu, quelque chose me frappa violemment au crane: je découvris grâce à cela deux choses: mon corps et la sensation de douleur.
Cette dernière était si intense, si assommante qu’elle acheva de me tirer de ces songes et me fit prendre entièrement conscience du monde qui m’environnait.
J’ouvris les yeux.
J’étais face contre terre. Le sol, recouvert de sang poisseux et nauséabond, laissait difficilement apparaitre ses briques blanches. Ma vision était si trouble que je n’apercevais que très mal, après avoir redressé la tête, la silhouette qui se tenait devant moi.
Je l’avais a peine aperçue que cette dernière s’approcha vivement de moi, et m'assena un second coup de pied en pleine tête qui eu pour effet, outre la douleur, de me repousser un peu plus loin et de me retourner sur le dos.

Sonnée, je m’efforçais pourtant de contempler le spectacle qui s’offrait à mes yeux: le sol de la crypte était recouvert de cadavres partiellement décomposés, allongés sur le sol recouvert de leur sang. Dans les coins, des silhouettes sombres semblaient lacérer quelque chose au sol, une chose qui poussait des cris et qui m’attirait également.


Mais, plus que ce cadre inhabituel, c’était mon propre corps qui m’intriguait. J’observais cet enchevêtrement de chairs et d’os, contemplait le teint bleuâtre de ma peau et les traces de morsures qui la déchirait, sans pour autant comprendre comment tout cela pouvait « fonctionner ».

J’ai remarqué la silhouette qui s’approchait à nouveau vers moi: elle passa devant un escalier légèrement éclairé, ce qui me permit de la détailler: les yeux rouge sang de la chose qui me regardait semblaient presque rassurants à coté du liquide verdâtre qui s’écoulait par le trou béant formé par l’absence de mâchoire.
Alors qu’elle s’approchait lentement, je ressentis la crainte et la panique, crainte de voir la douleur revenir. La chose m’attrape par les cheveux et me traine derrière elle.


Dernière édition par Astamarr le Jeu 21 Oct - 23:46, édité 4 fois
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astamarr

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MessageSujet: Re: [Historique] partie 1:les mémoires d'une défunte .    [Historique] partie 1:les mémoires d'une défunte .  EmptyLun 9 Aoû - 22:20

Education

Les jours suivants furent chargés. Moi et les nombreux autres « nouveaux nés » étions éduqués au Sépulcre, une crypte située dans le grand foret des pins argentés. Cet endroit s’avérait parfait pour cette tache, car l’isolement et la richesse de la faune permettait d’apprendre a combattre grâce aux animaux, sans craindre de faire de mauvaises rencontres.
En quelques jours seulement, j’appris a marcher, à parler le bas parler (sorte de mélange d’humain et d’un autre dialecte inconnu), et les bases du combat. Nos maitres nous apprenaient à se servir de notre corps comme arme, à trouver les points faibles de nos ennemis; et voir même les fondements de la magie pour les plus doués.

Mais plus important encore, nous apprenions notre rôle sur ce monde. Servir le roi liche afin de détruire toute vie sur cette planète. L’obéissance due à notre maitre et a ses champions était enseigné par la manière forte : des tortures cruelles et douloureuses.
Nous autres «nouveaux nés » étions différents des goules et autres abominations du fait que nous pouvions réfléchir, penser, et capable de prendre une décision;bien que l'influence du roi liche écrasait souvent dans l'oeuf toute initiative de notre part . Cela faisait de nous une arme puissante, mais moins contrôlable. La totalité de mes semblables apprenions docilement, tout comme des enfants elfiques suivraient leurs maitres les yeux fermés.

Pourtant, la vraie révélation, le déclic nous poussant a combattre aux cotés du roi liche arriva quelques jours plus tard :
Comme toute chose « vivante », nous autres morts vivants ressentions le besoin de nous nourrir ( bien que cela ne soit pas nécéssaire a notre survie). Plus les jours passaient, plus nous ressentions la faim. Pour y pallier, nos maitres avaient trouvés un moyen efficace d’allier l’utile et l’agréable : ils lâchaient un humain dans la foret des pins argentés, et le plus rapide pouvait le dévorer.
Alors que je marchais avec un de mes frères, non loin du sépulcre, nous aperçûmes une forme inhabituelle tapie dans un buisson. Ne comprenant pas encore la notion de discrétion, nous nous approchâmes pour pouvoir regarder cette chose inconnue.
C’était une humaine. Une enfant, vétue d’une robe jaune a pois. Elle semblait tétanisée par la peur.
Et, pour la première fois, je ressentis cette rage et cette faim dévorante, m’appelant a me nourrir de cette petite abomination qui ne méritait pas de vivre. Une rage immense, dominant chacun membre de mon âme et me poussant a la tuerie.
Ce fut mon premier meurtre, le premier d’une longue et honteuse série .Alors que je dévorais l’enfant, remplie d’une satisfaction infinie, je remarquais également du coin de l’œil mon frère, agenouillé devant la scène, le corps tremblant.
La même rage, enivrante et incontrôlable, me poussa a tuer ce faible mort vivant,qui ne saurait jamais faire honneur à notre roi .Je lui bondis dessus, et le lacéra pendant plusieurs secondes grâce aux os de mes doigts taillés en pointe.
Mes maîtres furent contents de moi, et me firent progresser dans un apprentissage plus abouti du combat. Il apparut que je ne possédait aucun talent pour les arcanes ,mais que je maniais avec efficacitée les lames.

Une fois cet acte, cette initiation passée, mes maitres me laissèrent libre. Je partageais leur soif de sang, cette pulsion meurtrière qui me poussait à arpenter les champs dans l’espoir de trouver une bête à dévorer. Je faisais dès lors parti du puissant et mortel fléau, avançant toujours plus rapidement et effaçant toute trace de vie sur notre passage.
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astamarr

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MessageSujet: Re: [Historique] partie 1:les mémoires d'une défunte .    [Historique] partie 1:les mémoires d'une défunte .  EmptyMar 10 Aoû - 23:01

Sombre époque

Les jours passèrent et se ressemblaient tous. Désormais « membre active » du fléau, je participais avec une volonté de fer aux massacres, ne désirant que la mort des abominations vivantes qui empoisonnaient les terres du Royaume de mon maitre.

Partout ou je marchais, la terre était arrosée de sang coagulé, sur lequel les souches d’arbres morts se mêlaient presque naturellement aux cadavres mutilés et dévorés de toute part. La peste empoisonnait l’air de son souffle putride, auquel se mêlait des effluves de putréfaction.
Ce spectacle, digne de la supériorité écrasante du fléau, m’emplissait d’une sorte de contentement qu’il m’est difficile de décrire. Il entrainait également la rage dévorante qui criait en moi, m’incitant à poursuivre mes sinistres actes.

Cependant, les humains restants comprirent rapidement qu’il était nécessaire de se défendre et de s’organiser, si bien que les massacres commençaient à devenir rares.

Le manque d’habilité au combat, mêlé au départ soudain du champion de mon maitre vers de lointaines contrées poussèrent mes frères et moi à agir avec plus de prudence : la ruse était désormais de mise afin de dévorer nos proies.



C’est lors de cette période que mon intérêt pour les arts sombres s’est développé : j'appris avec grand mal à me fondre dans l’environnement, afin d’être la plus discrète possible. Il me suffisait de détourner le regard des gardes effrayés des villages à l’aide d’un objet ou d’un de mes frères goule, puis de pénétrer dans la maison la plus proche afin de surprendre les vivants dans leur sommeil et de les dévorer sans fournir le moindre effort, car la grande majorité des humains n’osaient à peine bouger lorsque j’attaquais leurs chairs à grand coup de dents.

Pourtant, malgré les efforts du fléau pour progresser, notre avancée morbide se ralentissait de plus en plus. Le royaume entier de Lordaeron avait été consumé, et la totalité de ses habitants assassinés. La soif de sang se faisait de plus en plus pressante, rendant le peu de libre arbitre qui échappait au pouvoir du roi liche incontrôlable. L’absence du champion de mon maître, qui nous guidait dans notre progression nous empêchait d’attaquer les royaumes voisins.

L’attente semblait insupportable, et certains de mes frères prenaient de plus en plus de risques pour assouvir leurs pulsions morbides…
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MessageSujet: Re: [Historique] partie 1:les mémoires d'une défunte .    [Historique] partie 1:les mémoires d'une défunte .  EmptyMer 11 Aoû - 22:25

Soif de sang

Une nuit, des éclaireurs virent délivrer leurs rapports aux maitres. Caché derrière un monceau d’ossement, j’écoutais pour savoir s’ils contenaient un quelconque indice sur l’emplacement de vivants. Ainsi, j’appris que les gardes chargés de protéger les villages se situant à la frontière du royaume voisin avaient du abandonner leurs postes afin d’escorter les caravanes destinées à approvisionner en nourriture et en arme ces mêmes villages.


L’occasion était trop belle : un village humain, sans gardes, est extrêmement vulnérable. Quelques minutes seulement après cette découverte, Elesin, moi et une dizaine d’autres morts vivants nous élancions dans une longue marche qui allait nous emmener hors de notre royaume. Au fur et à mesure que nous nous approchions des villages humains, l’environnement changeait de manière étonnante : l’herbe, les oiseaux se faisaient de moins en moins rares et on commençait à apercevoir des signes de vie humains.
La marche dura deux jours. Le soir du second, nous aperçûmes les lumières lointaines d’un village.

Arrivés sur place, nous nous sommes assuré que l’endroit n’était pas gardé ; et voyant les informations des éclaireurs confirmées, nous avons avancé avec empressement dans la rue principale...
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MessageSujet: Re: [Historique] partie 1:les mémoires d'une défunte .    [Historique] partie 1:les mémoires d'une défunte .  EmptyMer 11 Aoû - 23:38

Une nuit agitée. (1/2)


L’atmosphère était pesante. Les rues désertes semblaient glaciales à cause de la pluie battante qui tombait sur hautebrande, et on pouvait entendre des cris étouffés derrière les portes closes. Nous arrivions sur la place centrale du village, déserte.

Ne pouvant pas patienter une seconde de plus a cause de l’idée du festin qui nous attendais, nous commencions déjà à pousser de grands cris perçants et effrayant. Alors que nous commencions à avancer vers l’auberge, l’imprévu arriva.

Des villageois, en armure et armés, commencèrent à sortir des ruelles et des maisons entourant la place. Certains portaient des armes de guerre, d’autre des simples morceaux de bois taillés, mais tous ont le même regard terrifié et déterminé.


Nous étions encerclés : les cris de mes frères se turent un instant, marquant un sentiment d’hésitation de notre part : Pour beaucoup, y compris moi, ce combat était le premier à force égale.

Nous primes nos armes et commencions à courir en direction des guerriers. Le choc fut brutal et immédiat, et on pouvait déjà apercevoir des gerbes de sang se mêler aux flaques d’eau.
Le combat était chaotique et la mêlée totale. Alors que les morts vivants s’acharnaient a essayer de percer l’armure de leurs ennemis, ces derniers découvraient avec effroi notre résistance naturelle aux coups de hache. Je m’efforçais de protéger Elesin, qui carbonisait un grand nombre des miliciens.
Rapidement et malgré la pluie, un incendie commença à consumer les demeures humaines, faisant sortir en courant les familles qui s’y abritaient, ce qui avait pour effet d’augmenter la détermination des miens ; si bien que le combat fut vite gagné. Plus de la moitié des combattants hurlaient de douleur sur le sol et certains de mes frères abandonnaient le combat pour aller se nourrir de leurs chairs. Le reste, choqué par ce spectacle macabre, ne parvenaient plus a se défendre efficacement.
Alors que nous nous avancions vers eux pour achever le massacre, un cri de guerre humain se fit entendre derrière nous : deux hommes, vétus d’une lourde armure jaune qui semblaient flamboyer dans la nuit tendaient chacun une lourde masse dans notre direction. Aussitôt, nous nous élançâmes vers eux mais le plus âgé des deux prononça quelques mots.
La terre sous nos pieds commença à briller, et tous mes frères s’effondrèrent au sol en hurlant. La brulure était insoutenable, comme si chaque parcelle de mon être devenait incandescente. Tant bien que mal, je réussis à ramper les quelques mètres qui me délivrèrent de la consécration. Je contemplais la scène : tous mes frères, à l’exception d’Elesin et d’un autre, se tortillaient au sol comme de vulgaires porcs. Trois archers, situés sur le balcon de l’auberge, tiraient pour abréger leur douleur.
Le combat devenait catastrophique. J’hurlais en direction de mes deux alliés, et nous nous élancions armes levées en direction des deux paladins.

Au bout de quelque mètres seulement, j'aperçu mon allié de droite se faire consumer intégralement par un éclair lumineux, et constata que Elesin gisait au sol, une flèche plantée dans le torse. Le coup de masse fut rapide et précis : il me heurta au flanc droit, me brisant vraisemblablement plusieurs os et me projetant littéralement sur plusieurs mètres. Le paladin poussa un léger rictus satisfait et s’avança vers moi, la masse levée vers le ciel pour prononcer la sentence divine qui m’attendait.

La boule de feu projetée par Elesin qui rampait vers moi atteignit le paladin au bras, lui arrachant un bref cri de douleur. Profitant de la distraction et constatant que le paladin faisait demi-tour pour aller s’occuper du mage, je me suis élancée dans une ruelle proche, sortant par la même occasion de la lumière engendrée par l’incendie.
Je me mis a contourner la place en prenant garde de ne pas passer dans la lumière venant des fenêtres des maisons. Tout proche retentissaient des cris de rage, que le sifflement aigu des flèches semblaient éteindre peu à peu. Arrivant derrière l’auberge, j’entrepris de grimper par la gouttière afin de monter sur le toit.

Le plus jeune des archers devait âgé d’environ 15 ans. Il contemplait avec satisfaction l’ombre des morts vivants gisants au sol, quelques mètres plus bas, fier d’être responsable de la mort de ces monstres. Cherchant une autre cible, il constata avec difficulté qu’un des deux paladins arrivés le matin même pour les aider à combattre le fléau était aux prises avec un mage qui semblait le maintenir a distance grâce à des barrières de givre. Il prit son arc, encocha une flèche et tenta de viser correctement a travers la pluie aveuglante. Une expression de profonde satisfaction remplit son visage au moment ou il allait lâcher la flèche.
Satisfaction qui se transforma en surprise, lorsque l’adolescent contempla la lame fine qui venait de transpercer son torse. Un torrent de sang se mit à couler sur le balcon lorsque je retira mon arme de son dos.

Immédiatement, je m’élançai vers le second archer terrorisé, qui constata avec un certain déplaisir que son arc était inutile à cette distance. Ma lame passa à travers sa gorge, ce qui eut pour effet de le faire pousser un hoquet de surprise avant de s’effondrer. Le dernier archer s’élança vers moi, dague à la main, et je fis de même.
Il me toucha le premier, plantant sa lame à travers mon corps et la bloquant entre mes os. Le choc me fit tomber sur l’humain, et je crachai une gerbe de sang sur son visage. Voyant mon ennemi partiellement désorienté, je plantai mes dents de toute mes forces a la base de son coup.
Je sentis le précieux liquide envahir ma gorge sèche, me procurant un plaisir intense. Je profitai de l’instant quelques secondes, avant de relâcher l’étreinte et regarder l’homme partiellement décapité s’effondrer.

Malheureusement,mes efforts pour arrêter l'exécution de mes frères étaient insuffisants: les paladins avaient laissé de coté Elesin, et continuaient d'avancer, consumant ce qu'il restait des miens. ...


Dernière édition par Astamarr le Jeu 19 Aoû - 17:37, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: [Historique] partie 1:les mémoires d'une défunte .    [Historique] partie 1:les mémoires d'une défunte .  EmptyLun 16 Aoû - 13:12

Une nuit agitée (2/2)


Je sautais du balcon, pour tenter de prendre par surprise les deux paladins qui avançaient avec détermination. Mais, dès que mes pieds touchèrent les pavés de la place, le plus jeune des paladins se retourna et avança vers moi, la masse dressée devant lui. Je n’avais aucune chance et aucune échappatoire, et comprenant ma fin proche, je pris mes lames tout en reculant vers le mur de l’auberge en feu. L’homme me dévisageait d’un regard hystérique, rempli de rage et de haine. Je pouvais sentir la lumière éclatante qui me dévorait peu à peu de sa brulure, et compris que j’allais surement livrer mon dernier combat.

Je levai mes lames, prête à tenter une dernière feinte pour me sauver. Le premier coup de masse m’atteignit au bras droit, m’écrasant contre le mur. Le second me brisa la mâchoire et le troisième me fendit le crane.


Alors que le paladin s’écharnait de plus en plus sur mon corps, un cri glaçant et aigu retentit dans la nuit. Un cri que j’identifiai immédiatement, tout comme mon ennemi.

Une forme fantomatique se tenait entre les flammes, à l’autre bout de la place. Son regard perçant semblait foudroyer les deux paladins. Le sortilège qui brulait lentement mes frères encore vivants disparu.

La banshee commença à avancer, glissant doucement dans les airs. Je constatais avec satisfaction que le paladin qui me massacrait semblait subjugué par cette présence impie ; et profitant de l’occasion, je ramassai ma lame qui gisait par terre et m’élança pour lui offrir le sang de l’humain.


Quelques secondes plus tard, l’homme gisait au sol, et une plaie béante déformait sa gorge.
La bataille était gagnée. Le festin pouvait commencer.

Moi et Elesin (qui avait perdu un bras durant le combat), pénétrèrent dans les maisons, surprenant les humains terrifiés dans des placards, sous les lits, voir même dans des tonneaux vides. Le massacre prenait une ampleur plaisante, qui assouvit peu à peu notre soif de sang.

J’étais loin d’imaginer ce qui allait se passer, lorsque nous entrèrent dans la taverne. Elle paraissait vide : les bouteilles brisées sur le sol craquaient sous nos pieds, laissant présager que tout les humains qui avaient pour habitude de venir boire ici s’étaient enfuis.
Alors que nous nous apprêtions à quitter l’endroit, j’entendis une légère plainte étouffée qui provenait de la cave.

Derrière un tonneau se tenait une silhouette svelte, tapie dans l’ombre. C’était une jeune humaine, qui devait avoir dans les 14 ans. Ses yeux clairs faisaient contraste avec ses cheveux d’un noir de jais. Elle était terrifiée mais nous fixait, d’un air résigné.

Alors que je m’avançais vers elle, un sentiment inconnu, horrible, envahissait peu à peu mon esprit, faisant taire la soif de sang. Je regardais cette adolescente, sans bouger, comme paralysée devant ces yeux qui me fixaient avec insistance.


Elle prononça quelques mots en humain, qui m’étaient surement destinés. Un doute affreux, écrasant toute volonté s’empara de moi lorsque les larmes commencèrent à jaillir des yeux de la fille.

Le rire amusé d’Elesin me fit sursauter. Je savais ce qui allait se passer, je le redoutais mais j’étais incapable de l’empêcher. Il s’avança lentement vers la fille, qui continuait à me regarder avec tristesse. Même lorsque le couteau lui trancha lentement la gorge, ce regard profond ne me lâcha pas. Et je ressentis pour la première fois une tristesse immense lorsque son corps sans vie tomba au sol, un malaise insoutenable que je voulais oublier, éradiquer le plus vite possible.

Elesin commença à dévorer sous mes yeux le jeune corps, en poussant des grognements satisfaits. Je le regardais se nourrir, et chacune de ses morsures provoquait en moi une douleur insoutenable.

Je regardais une dernière fois de ce qu’il restait de la fille, lâchais mes dagues et remontais a l’étage. La banshee était toujours la, et me fixait de son regard glacé. Je passais à coté, sans réagir. La douleur était toujours présente, la rage disparue. Je quittais le village et disparu dans l’obscurité.







J’ai essayé de refuser pendant des années la vérité, afin d’oublier cette douleur qui ne m’a jamais vraiment quittée. Cette déchirure était, et est toujours liée à la vérité que j’ai refusé de voir et que je n’arrive toujours pas à admettre.
Ce soir la, j’ai tué la dernière part d’humanité qu’il me restait. J’ai tué ce qui, plus tard, me permettrais d’échapper au contrôle du roi liche.






J’ai assassiné ma fille.
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MessageSujet: Re: [Historique] partie 1:les mémoires d'une défunte .    [Historique] partie 1:les mémoires d'une défunte .  EmptyVen 24 Sep - 0:35

Je suis sortie du village, en marchant droit devant moi et en ignorant les cris de joie des miens. J’avais l’esprit embrumé, et je pouvais sentir comme une boule au fond de ma gorge, un sentiment de douleur si intense, si puissant que je souhaitais par-dessus tout le faire disparaitre.


Alors j’ai marché. Marché en espérant que tout allait rentrer dans l’ordre et que je pourrais rejoindre les miens pour célébrer la victoire.



Marché jusqu'à ce que le village devienne une tache lumineuse a l’horizon et que la lune seule pouvait éclairer mes pas.



Marché en souhaitant oublier ce regard si profond qui me tourmentait, qui faisait trembler chaque parcelle de mon corps. Puis j’ai fermé les yeux, et me suis laissée emporter par ce flot d’émotion chaotiques qui me torturaient.

Cette nuit la, des hurlements mêlant désespoir et tristesse ont troublés les paisibles plaines de hautebrande.






Les jours devinrent difficiles. Toutes mes certitudes se sont rapidement transformés en doute, un doute si puissant qu’il dominait entièrement mon esprit et mettait de coté la volonté de mon roi. Chaque minute était hantée par le souvenir de ce regard qui continuait de me torturer pour toutes les choses que j’avais faites.
Le simple fait de pouvoir éprouver quelque chose n’était pas dans « notre » nature et je savais que si les autres s’en apercevaient, je serais tuée. C’est pourquoi j’ai continué à détruire et massacrer, avec toute la force et la conviction que j’étais capable de simuler.

Je n’étais qu’une esclave déchirée par ses propres agissements. Esclave d’une malédiction qui justifiait à elle seule mon existence. Une existence sans espoirs.
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MessageSujet: Re: [Historique] partie 1:les mémoires d'une défunte .    [Historique] partie 1:les mémoires d'une défunte .  EmptyJeu 7 Oct - 20:26

fondation. (1/4)



Trois semaines ont passé depuis cette nuit sombre et bien que la douleur commençait a passer, je me sentais toujours torturée par mes actes. J'avais fait le choix difficile de ne plus me nourrir d'humain et de me contenter des rares bêtes sauvages qui essayaient de survivre
sur les terres de lordaeron. Pourquoi une telle résolution ? Je ne l'ai jamais vraiment comprise,mais elle me paraissait évidente.

je destinais le peu de temps qu'il me restait entre les patrouilles, les entrainements et les tortures a parcourir désespérément les environs à la recherche d'une improbable proie à dévorer.
Le royaume,comme l'avait promis mon maître, avait fini par complètement tomber . Il ne restait que des ruines, des arbres morts qui pliaient sous le poids des hommes pendus et l'odeur dominante de la putréfaction
qui semblait pourrir l'atmosphère.
Tous, parmi le fléau, étaient ravis de ce spectacle désolant et moi même, je n'y étais pas insensible.

Ce jour la, j'avais entendu une rumeur parlant de meutes de loup ayant attaqué une abomination aux Maleterres. Je m'étais logiquement lancée à leur recherche. La viande de loup est réputée pour sa saveur.




La rumeur était fausse . J'ai marché pendant plusieurs heures sans me décourager, mais il fallait se rendre a l'évidence. Il n'y avait plus de loup sur ces terres depuis longtemps.
Peut être depuis que même les oiseaux se sont tût.

Alors, surement a cause de la faim dévorante qui me tenait depuis plusieurs semaine, j'ai pris une décision. J'ai décidé de me rapprocher des territoires elfes pour trouver de quoi assouvir ma soif.

Je savais que je risquais gros a partir la bas :
les forestiers qui gardent les frontières de leurs territoires sont des chasseurs réputés, et ils n'auraient aucun mal a me prendre par surprise.

Pourtant,je me suis élancée vers ces territoires que je ne connaissait pas. Au fur et a mesure que j'avançais, je voyais la forêt revenir a la vie. Les arbres semblaient resplendissants de vie et la pluie qui
commençait a tomber agitait toutes sortes de petits animaux que je regardais s'enfuir avec curiosité.


Je suis restée longtemps a regarder ces paysages inconnus, qui me paraissaient mystérieux et, je n'osais pas l'admettre, agréables. Je me suis amusée à observer plusieurs insectes avant de les gouter, jusqu'à que je croque dans une petite chose baveuse qui portait une coquille, ce qui me fit pousser un gémissement de dégout.

Les odeurs me troublaient profondément,car je n'avais jamais rien senti d'aussi riche.
Je mis longtemps a comprendre que ce parfum enivrant,mêlé a celui de la terre mouillée, provenait de plusieurs herbes hautes au bout coloré.







La faim s'était faite oublier quand j'ai réalisé une seconde trop tard que quelque chose n'allait pas. Un bruit inhabituel, que je connaissais bien et qui me rappelait le soir ou j'ai assassiné cette jeune humaine. A cause de ma fascination stupide pour ces nouveaux territoires, j'avais oublié qu'ils étaient encore occupés.


La première flèche me transperça la jambe gauche et la seconde une épaule, ce qui me fit hurler de douleur et tomber à terre. A peine relevée, j'ai entendu a nouveau ce sifflement caractéristique, annonciateur de mort.

Mais cette fois,j'étais prête a esquiver. La première flèche se ficha contre un arbre, juste contre laquelle était posée ma tête une seconde plus tôt, et la seconde fendit la première. Je me suis mise a courir du plus vite que je pouvais,
tout en écoutant les bruits de pas derrière moi qui se faisaient moins discrets au fur et a mesure que j'avançais. J'essayais de contenir la douleur qui irradiait tout mon corps. Si elle prenait le dessus, tout était fini.



Je n'ai d'ailleurs pas pu retenir un grognement furieux lorsque je suis passé tout près d'un loup qui me regardait.





La course a duré un long moment,et lorsque je me suis arrêtée,j'étais définitivement en territoire du fléau. Perdue mais sauvée.
Tout en continuant à marcher en zigzaguant, j'ai éclaté de rire.


Puis je l'ai vue. Devant moi se trouvait une auberge délabrée, et a travers les fenêtres je pouvais distinguer des mouvements. J'avais besoin de trouver un de mes frères pour qu'il me retire ces flèches.

Je me suis approchée rapidement et je suis entrée avec discrétion. Les meubles semblaient intacts,et sur les tables attendaient d'être vidée des chopes d'alcool recouvertes d'une mince couche de poussière.

Une voix me fit sursauter. Elle provenait de l'étage, et parlait en bas parler. Je me suis approchée en silence de l'escalier pour essayer d'écouter quelques bribes de conversations:


"Ils sont a moi, Garhn.Je les ai trouvés.

- Tu connais les règles,Kaethan. Les vivants doivent disparaitre. "



J'ai serré les dents. Il y avait donc bien des vivants ici.

"bonsoir,ma sœur", à prononcé lentement une voix dans mon dos. Avant que je puisse me retourner,la dague me transperça le thorax,arrosant les tables en bois d'une gerbe de sang à l'aspect inquiétant.



Je suis tombée à la renverse en poussant un cri perçant, qui fit taire les voix de l'étage. Devant moi se tenait un mort vivant très mince, vêtu d'une tunique en cuir noir.

Je pousse un petit rire fatigué . "Je n'irais plus chasser le loup",chuchotais-je

Il me sourit et tire lentement une fine lame accrochée dans son dos.
Calme et silencieux.

Mortel.


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MessageSujet: Re: [Historique] partie 1:les mémoires d'une défunte .    [Historique] partie 1:les mémoires d'une défunte .  EmptyVen 8 Oct - 16:36

Fondation (2/4)

Il aurait du finir le travail. Je l'avais pris pour un tueur, mais ce n'était qu'un idiot incapable.

Je reviens peu à peu à moi,et la douleur qui sature chacun de mes nerfs me donne l'impression de bruler vive. Je sers les dents,pas question de leurs offrir le moindre cri. Ils n'attendent que ça .

Le bandeau qui m'empêche de voir la pièce et l'odeur acre du sang coagulé qui me bouche le nez ne sont pas tellement génants. C'est plus le fait de ne pas sentir le sol sous mes pieds qui m'inquiète. Je peux sentir le crochet planté dans mon dos lutter contre mon poids,et remonter peu a peu vers mon coup en déchirant tout sur son passage.

J'essaye de bouger,et je comprends rapidement qu'attacher quelqu'un avec des liens est bien moins efficace que de l'épingler au mur. Chaque mouvement fait dangereusement promener le crochet entre mes omoplates. Rester immobile ou finir écorché vive.



Je peux entendre des bruits de pas devant moi.Ils sont lents et craintif,mais ils se rapprochent. D'un seul coup,je comprends une énorme pièce du puzzle: les choses qui m'entourent ne sont pas des miens. Je n'entends pas le léger bruit des os qui s'entrechoquent. Je suis dans un abattoir. Et ces gens qui s'approchent lentement de moi constituent probablement le troupeau.

Le premier coup m'atteins au ventre et me fait sursauter. La douleur est presque agréable comparée a celle du crochet qui continue toujours a déchirer ma chair.
Le second coup m'arrache un hurlement, ce qui pousse les autres à me frapper a leurs tour.

J'encaisse en serrant les dents. Le temps semble durer une éternité,et à chaque coup,je sens un peu moins mon corps. Je paye pour les sœurs,les fils qui ont été tués par les miens. Je goute à leurs haine sans limite pour les gens qui ont été massacrés, pour les vies violées.
L'idée me prends comme une évidence, et me retourne les tripes. Je mérite de mourir de leurs mains. Je desserre les dents et me met a hurler de douleur. j'offre aux vivants la vengeance qu'ils méritent. Je leurs offre leurs massacre.




Une porte s'ouvre,un hurlement en bas parler fait cesser les coups. J'arrête de hurler et je soupire longuement. J'aimerais qu'on en finisse.

J'entends de nombreux pas qui descendent l'escalier et qui s'approchent de moi. Un instant d'hésitation,et des doigts squelettiques m'enlèvent mon bandeau.



Je suis dans une cave,éclairée par une simple bougie posée au dessus d'un des tonneaux qui remplit la salle. Des dizaines d'humains sont terrés dans les coins sombres, et tremblent comme des feuilles. A l'autre bout de la salle, un crochet qui doit être semblable au miens est planté dans un cou. Le corps du mort vivant gît au sol,un mètre plus bas de sa tête.

Sept des miens me regardent,d'un air amusé. Derrière les guerriers,je reconnais Elesin et son maître,Kaethan.


Et l'homme en noir,qui s'avance vers moi.


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MessageSujet: Re: [Historique] partie 1:les mémoires d'une défunte .    [Historique] partie 1:les mémoires d'une défunte .  EmptyLun 11 Oct - 16:53

Fondation 3/4

J’essaye de relever la tête pour regarder son visage, mais j’ai plusieurs vertèbres brisées et je n’y arrive pas. Il le remarque, et pousse un petit rictus moqueur qui me rends furieuse. Deux des guerriers me décrochent lentement du mur, en tirant vers le haut. Je sens derrière la douleur le crochet racler lentement mes os, sortir de mon corps et je m’effondre au sol dans un craquement écœurant.

Ils se placent autour de moi, et l’homme en noir s’accroupit devant moi. Il me dit qu’il s’appelle Makiri. Il m’explique calmement que je suis chez lui, et que personne n’a le droit de rentrer chez lui sans y être invité.

J’aurais aimé lui répondre que j’étais désolée, et que je me moquais complètement de son abattoir et de sa petite personne. Mais comme j’ai la mâchoire brisée, je me contente de cracher un peu de sang sur ses bottes. Il me frappe au flanc et s’essuie avec ma cape, et me demande mon nom.

Elesin s’avance et explique qu’il me connait . Que je suis fidèle a mes maitres et digne de confiance. Ca ne semble pas plaire a Makiri, qui attrape ses dagues.

Il commence à parler avec Elesin, mais je n’écoute pas . Quelque chose d’autre attire mon attention. Quelque chose que je n’avais pas pu voir de la ou j’étais accrochée. Quelques humains sont allongés sur des matelas, d’autres sont entrain de manger et même de discuter.
Quelque chose ne tourne pas rond dans cet abattoir. Nous n’avons pas l’habitude de nourrir les humains avant de les dévorer. J’imagine plusieurs hypothèses que j’oublie immédiatement lorsque toutes les bougies de la pièce s’éteignent en même temps .
Le noir envahi totalement la pièce. Les humains se mettent a crier, et j’entends mes prétendus frères attraper leurs armes . Deux légères lueurs apparaissent, émanant des bâtons des mages et s’éteignent aussitôt.

Personne ne comprends ce qu’il se passe. Le chaos est total, tout le monde crie et cours dans le noir. Tout le monde est effrayé. Mais en cet instant, je le suis bien plus qu’eux.
Allongée au sol, je peux sentir la très fine couche de givre qui envahi peu a peu la pierre. Je sens la morsure du froid qui m’enveloppe peu a peu. Je sais ce que ça signifie, et je ferme les yeux en poussant un soupir de désespoir.

Un hurlement effrayant retentit au rez de chaussée, puis plus rien . Ils se taisent tous, et fixent la porte, en haut des escaliers. J’aimerais aller me cacher, mais je ne peux pas bouger. J’aurais préféré être écorchée par le crochet.
La porte s’ouvre d’un coup. Une lueur spectrale envahi la pièce. La couche de givre s’épaissis et me cloue au sol.
Elles apparaissent, aussi inquiétantes qu’une promesse de mort. Trois banshees descendent lentement les escaliers, en nous fixant. L’une d’elle est recouverte de sang et porte le cadavre démembré du mort qui gardait l’entrée de la maison.

L’atmosphère semble figée et glaciale. Les humains sont accroupis derrière les futs de bière, et les « miens » regardent avec effroi les trois spectres. J’essaye de comprendre pourquoi elles viennent ici, pourquoi elles cherchent à tuer leurs propres soldats.
Et je comprends ce que je n’avais pas voulu voir. Ces morts vivants qui m’ont agressés et torturé ne cherchent pas à dévorer ces vivants, mais à les aider. Pourquoi ? Je ne sais pas. Je le demanderais à cet idiot de Makiri si par miracle, ces banshees ne nous massacrent pas tous.



Un hurlement me tire de mes pensées. Tout les humains sont tombés au sol et se tiennent la tête, comme s’ils étaient en proie à une force invisible. Certaines femmes s’arrachent les cheveux, d’autres se frappent la tête contre les murs.
Les spectres s’amusent avec le bétail. Leurs yeux d’un bleu envoutant brillent de plus en plus. Elles sourient ,et les hurlements s’arrêtent.
Une vingtaine d’humains gisent au sol. De leurs nez et leurs yeux coulent des filets de sang qui viennent peu à peu former une mare sanglante.



Le massacre à duré à peine quelques secondes. Les banshees sont satisfaites. Elles se retournent et nous fixent un à un, droit dans les yeux, comme si elles sondaient nos esprits.

Je ferme les miens, et j’espère que la punition sera rapide. J’ai assez souffert pour aujourd’hui .
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MessageSujet: Re: [Historique] partie 1:les mémoires d'une défunte .    [Historique] partie 1:les mémoires d'une défunte .  EmptyMer 13 Oct - 17:08

fondation (4/4)

Le temps semble suspendu, et personne n'ose bouger. La bataille sera sans doute brève et violente.

Je sens la plaque de givre qui recouvre le sol et les mur vibrer ; je l'entends craquer. Je ne peux pas combattre dans mon état, je dois aller me cacher.


Makiri et Elesin regardent les banshees dans les yeux. Ils ne réagissent pas lorsqu'ils m'entendent ramper.

Je me dirige lentement vers le tas de cadavre humain. Les gémissements douloureux que je pousse à chaque mouvements brisent le silence. Plus que quelques mètres,et je pourrais m'abriter..



La salle entière semble exploser lorsque les trois spectres lèvent soudainement les bras . Le givre explose, projetant des centaines de particules gelées aussi tranchantes que des lames de rasoir.

D'instinct, Kaethan bondit en direction d'Elesin et de Makiri et lève un bouclier de mana. Le gel s'écrase dessus, et rebondit dans les directions opposées.

Les deux morts vivants qui ne sont pas protégés sentent leur chair semble s'éparpiller peu à peu , colorant de rouge cette tempête de glace. Leurs cris, mêlés au rire malsain des banshees me terrorise.

Le tas de cadavre humain empilé au dessus de moi me protège. Je sens les impacts qui déchiquettent peu à peu ces corps, faisant perler du sang tout autour de moi. J'espère que mon « bouclier » tiendra bon.


Tout à coup, quelque chose change. Je n'entends plus les banshees rire. Elesin tiens son baton à deux mains, et est entrain de chuchoter quelque chose. Kaethan se concentre et étends la portée de son bouclier.

L'atmosphère explose. Le givre disparaît lorsque la colonne de feu apparaît au sol. Les tonneaux éclatent, les murs tremblent et le plafond s'effondre. Je suis projetée par le souffle de l'explosion, avec le reste des cadavres,contre un mur.

J'ai l'impression d'être en enfer. Les braises brulent mon armure et ma peau , et la lumière soudaine me rends aveugle pendant quelques secondes.

Ma vision se trouble. C'était surement le coup de trop, la dernière épreuve de cette dernière longue journée. Je m'adosse contre le mur, à bout de force et déterminée a laisser les choses se faire.

Les cendres retombent après quelques secondes qui semblent durer des heures. Deux des trois banshees sont à terre, et semblent mal en point. Les deux mages sont au sol. Épuisés ou pire.

Makiri, lui ,est toujours debout. Il fixe les deux spectres au sol , attrape deux dagues attachées a ça ceinture et s'élance. Je le vois,sans comprendre,disparaitre dans l'ombre et réapparaitre derrière ces cibles. Je comprends que je n'aurais eu aucune chance contre lui : ses mouvements sont rapides et précis. Imparables. Il plante ses lames a plusieurs reprises dans les spectres, qui disparaissent dans un hurlement glacial. Puis,il s'élance sur le dernier.


L'issu du combat est évident. Le mort vivant semble être partout a la fois,et la banshee est débordée. Ce n'est qu'une question de secondes.

Je lève la tête et j'écoute. Je comprends ce qu'il me reste à faire. C'est la seule issue possible.

J'attrape un débris qui traine juste a coté de moi,et je me lève avec difficulté. Je sens a peine mon corps, je manque de tomber a chaque mouvement. Mes pas craquent sous la fine couche de givre qui commence a réapparaitre. Makiri ne l'a pas remarqué. Il ne m'a pas remarqué .

Je me penche pour ramasser l'arme qui appartenait a un des morts vivants, et je grimace lorsque j'entends mes os craquer dangereusement. Ce n'est pas le moment de flancher.

Je continue à marcher lentement vers la banshee. Je regarde ses yeux, et je lui fais signe de la tête.

Je peux toucher Makiri en tendant le bras. Je peux lui dire que je suis de son coté, que je ne supporte plus les massacres et le but du fléau.



Je rassemble mes dernières forces et je me jette sur lui, mon arme pointée devant moi. Il m'entend, et se retourne une seconde trop tard. La lame le transperce au bas du ventre pour ressortir en haut de son dos.


Un cri de douleur, une gerbe de sang qui nous arrose tout les deux. Il me regarde, l'air étonné ,et s'effondre au sol.

Je reste droite une seconde,et regarde la banshee dans les yeux.Je lis un sourire sur son visage. Derrière elle, trois autres spectres descendent lentement l'escalier.




C'est fini . Je rejoins Makiri au sol,et me laisse aller.



Il était temps.
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MessageSujet: Re: [Historique] partie 1:les mémoires d'une défunte .    [Historique] partie 1:les mémoires d'une défunte .  EmptyJeu 21 Oct - 23:56

épilogue

J'émerge lentement des limbes. Ca me rappelle ma renaissance, c'est agréable. je distingue plusieurs silhouettes qui m'entourent, et je sens un léger picotement qui envahi mon
corps. Des éclats de voix fusent, mais je n'arrive pas encore à en comprendre le moindre mot. Le sommeil m'écrase sous son poids, mais la douleur à disparue. Ils m'ont soignée.

Avant de fermer a nouveau les yeux,je distingue un visage.Un sourire. Le sourire prometteur que me porte mon ancien maitre.

Je n'ai pas le temps de sourire à mon tour,et je m'endors juste après avoir compris que tout se déroulait comme je l'avais prévu.



Les jours suivants furent très mouvementés. Il s'avère que cet idiot de Makiri et ses frères ( maintenant enfermés dans les profondeurs des cryptes) étaient très recherchés, et que mon geste envers le fléau devait être récompensé.
Alician, un maitre assassin me prit sous sa tutelle, et m'imposa le but de devenir talentueuse. J'ai tout de suite apprécié le métier: cette finesse, cette vivacité me donnait l'impression d'être vivante.


Tout me souriait. J'allais devenir importante, peut être même une championne du roi.


J'allais pouvoir commencer à assouvir cette nouvelle rage qui me dévorait de l'intérieur.



J'avais enfin décidé de me battre contre le fléau .






Fin de la première partie.


Le reste du post sera destiné a d'éventuelles questions . C'est également mon premier récit, alors toutes remarques sont les bienvenues !
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