L'Ordre des veilleurs
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

L'Ordre des veilleurs

La fidélité pour loi, l'honneur comme guide.
 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le deal à ne pas rater :
Cdiscount : -30€ dès 300€ d’achat sur une sélection Apple
Voir le deal

 

 [Historique] Souvenir, souvenir

Aller en bas 
AuteurMessage
Endomiel

Endomiel


Messages : 201
Date d'inscription : 30/11/2009
Age : 33

[Historique] Souvenir, souvenir Empty
MessageSujet: [Historique] Souvenir, souvenir   [Historique] Souvenir, souvenir EmptySam 5 Déc - 23:15

Papa courait vers moi en criant "Endo, Endo, rentre à la maison, tout de suite!"
Je me demande comment il avait su que j'ai cassé le vase... J'avais pourtant bien caché les morceaux.
Alors moi, je ne veux pas l'énerver encore plus, je rentre à la maison, mais d'abord, je me baisse pour ramasser mes jouets, j'allais pas les laisser dans les champs, on me les aurait volé. Les pies, c'est des voleuses, elles attrapent tout ce qui brille et elle les cache dans leurs nids tout en haut des arbres. Dans les branches trop fragiles pour que j'aille les récupérer en grimpant sans tomber. J'ai à peine le temps d'attraper ma poupée préférée, celle du Prince Kael'Thas avec sa belle robe rouge et or - plus tard, je me marierai avec lui, ça fera plaisir à maman que je me marie avec le prince, et après, comme ça, je serais la reine de Quel'thalas! - j'ai à peine le temps de la ramasser, donc, que papa me prend par la main, me soulève, me prend dans ses bras et court vers la maison en disant "Endo, espèce de sotte, fais ce que je te dis un peu, des fois!". Il a l'air furieux...
Il était pourtant pas très joli ce vase, y a pas de quoi se mettre dans des états pareils...

A peine on entre dans la maison, que papa ouvre la porte de la cave, sous le tapis et me lance dedans, comme si j'étais un paquet de linge sale... Alors moi, je me mets à pleurer et je lui dit que j'ai pas fait exprès de casser le vase et puis que j'ai fait bien attention de ramasser les fleurs et de les remettre dans un autre vase, comme ça, les fleurs, elles sont pas abimées.
Et là, il me regarde avec des yeux ronds comme des œufs de faucon-dragon et il me dit "Quel vase? De quoi tu parles Endo? C'est bien plus grave, c'est la guerre, Endo...la guerre! Reste dans la cave, je vais chercher ta mère à la rivière, toi, tu ne bouge pas, surtout pas!"
En fait, c'était pas énervé qu'il était, c'était inquiet, je m'étais trompée. Ça à l'air vraiment sérieux, alors j'arrête de pleurer, je le regarde avec les yeux tristes qui marchent à chaque fois et je hoche la tête.
Moi, je comprends pas, avec mes copains à Coursevent, on joue souvent à la guerre, c'est amusant. En plus, c'est tout le temps moi qui est dans l'armée des Quel'dorei, alors je gagne toujours contre ceux qui font les Trolls.
Il est bizarre mon papa, la guerre, c'est juste un jeu. Des fois, les coups d'épée-bâton, ça fait un peu mal, c'est vrai, mais c'est pas une raison pour avoir peur comme ça...

Alors en attendant qu'il revienne, parce que je dois être sage si je veux me faire pardonner pour le vase cassé alors je fais ce que papa m'a dit. Donc en attendant que papa et maman reviennent, je compte les épis de blés qui sont rangés dans la cave. 201! Enfin il y en a beaucoup plus, mais je sais pas compter après 201. Ils sont long à revenir. J'aurais peut-être dû dire à papa que maman était pas à la rivière, mais dans la forêt pour cueillir des fleurs. Mais j'ai pas eu le temps, il est parti en courant.
Ah! J'entends du bruit qui vient d'en haut. C'est les pas de maman, je les reconnais. En plus, elle siffle la chanson qu'elle me chante quand j'arrive pas à dormir. Alors je crie que je suis dans la cave et que papa m'a dit de ne pas en sortir. Je lui dis aussi que papa la cherche parce qu'il joue à la guerre et que je m'excuse pour le vase.

C'est étrange, on entend du bruit dans le fond, ça fait comme des tambours qui résonnent de pas loin. Et y a des cris aussi. Les cris, ils ressemblent un peu à celui de l'ours ou du rhinocéros qu'on avait vu quand on était allé visiter la ménagerie royale de Lune-d'argent pour mon anniversaire.

Pendant ce temps, maman, qui est descendue dans la cave avec moi, elle a l'air de devenir tout pâle et elle arrête pas de dire des "c'est pas vrai..." et des "Ça y est, elle est à nos portes...". Je sais pas de quoi elle parle, mais là encore ça à l'air sérieux, alors je refais mes yeux tristes en la regardant et je lui fais un câlin, parce qu'elle a pas l'air contente. Elle me répond par un petit sourire. Le petit sourire qu'on fait quand on veut montrer au gens qu'on est content qu'ils s'inquiètent pour nous, mais que ça marche pas à rassurer.

Les tambours et les cris se rapprochent, on dirait. C'est peut-être un cirque, comme dans les livres, avec tout les animaux et les gens bizarres avec de la peinture sur la figure et qui tombent tout le temps ou qui s'arrosent pour faire rire les autres.

Papa arrive tout essoufflé, il a couru. Il entre dans la maison en claquant la porte et il crie. Il crie "Chérie! Ma chérie! Tu es là? Et où est Endo? Endo?!". Alors nous, avec maman, on lui dit qu'on est dans la cave, que j'ai été sage et que j'ai fait comme il a dit. Cette fois, il a l'air vraiment plus affolé que tout à l'heure. Et il répète des trucs à tout vitesse, des trucs comme "on a plus le temps, ils sont là!" ou "Si seulement on s'était installé chez mon frère quand on appris la nouvelle". Ça a encore l'air sérieux, même si je ne comprends pas vraiment, mais moi, j'aurais bien aimé aller chez tonton. Sa maison elle est dans la capitale, là où il habite, le Prince. En plus, elle est grande sa maison à tonton! Toute en pierre, et en plus, elle a deux étages!

D'un coup, papa se retourne vers la cheminée. Elle était encore allumée. Enfin pas vraiment, c'était juste la fin des braises qui faisaient de la fumée. Il saute à travers le trou de la cave, sors dehors et revient avec un saut d'eau qu'il jette dans les braises. Ça crépite et ça fait plein de grosse fumée. J'aime bien ce bruit, moi.

C'est marrant, on dirait que le cirque vient chez nous, il est vraiment tout près. D'ailleurs, j'entends des gens qui courent vers la maison. Leur pas est lourd, ils doivent transportés des gros paquets!

Papa aussi les a entendu, on dirait. Ses oreilles se sont un peu dressés vers le haut. Ça fait ça quand on a entendu du bruit pas habituel et qu'on y fait attention. Dès qu'il a entendu, il ferme la porte de la cave sur maman et moi, il la ferme avec le verrou. Mais c'est pas grave, il y a des trous dans la porte, parce qu'elle est vieille. Et du coup, on peut voir le dehors, mais le dehors, il peut pas nous voir parce qu'il fait noir dans la cave. On peut pas allumer des bougies parce que le blé, il risquerait de brûler.

Par les trous, on regarde avec maman. Moi, je fais comme elle, je fais une toute petite respiration pour pas qu'on nous entende. Je sais pas pour quoi faire, mais c'est marrant, comme quand on joue à cache-cache.

Par les trous, on voit des gros bucherons énormes et tout vert qui crient des trucs que je comprends pas. Je sais que c'est des bûcherons parce qu'ils ont des grosses haches très lourdes, la même que papa utilise pour couper les branches mais en encore plus grosse! Et ils sont aussi large qu'une vache! Même plus! Et puis ils sont tout vert, comme si ils s'étaient roulés dans de la peinture. Ils sont beaucoup! Au moins vingt! J'espère qu'ils resteront pas pour prendre le goûter parce qu'on a pas assez d'assiettes. En plus, ils ont l'air en colère. J'en ai même vu un baver. C'est dégoûtant!
Ils font une ronde autour de mon papa, ils veulent peut-être danser... Ils sont bizarres ces bûcherons.

C'est...c'est horrible... ils font comme si papa c'était une branche d'arbre. Ils viennent de le couper en deux! J'ai envie de pleurer et de crier. J'ouvre la bouche pour le faire, mais maman appuie fort sa main sur ma bouche pour m'empêcher de faire du bruit. Mais j'arrive quand même à pleurer, mais en silence.
Ils sont en train de découper mon papa. C'est pas vrai, c'est une blague?! Ils font ça pour rire?! Mon papa crie, il doit avoir très mal. J'ai envie de remonter pour dire aux bûcherons d'arrêter et de serrer papa dans mes bras et de lui faire les bisous qui guérissent, mais maman me serre fort contre elle, comme si elle voulait m'étouffer. Il y a quelque chose de rouge qui coule à travers les lattes du plancher, c'est poisseux et c'est chaud... on dirait... on dirait du sang! Du sang de papa!
Je vois plus rien, j'ai trop de larmes dans les yeux. J'entends plus rien non plus, les veines dans ma tête résonnent trop fort.

C'est pas vrai, c'est pas possible, c'est une farce. Je vais me réveiller. Si je ferme les yeux très fort, maman va arriver à côté de mon lit en disant que j'ai fait un cauchemar. Oui, c'est sûrement ça, un cauchemar. Je ferme les yeux très très fort. Le plus fort possible.
Je compte aussi loin que je peux, 201. Après, je rouvre les yeux.
Non, je ne suis pas dans mon lit, je suis toujours dans la cave. Maman est assise par terre, en train de pleurer.
Je m'assois sur ses genoux et je pleure avec elle en la serrant fort dans mes bras.
Papa, il ne reviendra plus, c'est ça? Il est mort?
Et les magistères qui disaient que le Puits de Soleil nous protègerait tous, ils ont menti, il a pas protégé mon papa, le Puits de soleil! C'ETAIT DES MENTEURS! ET MON PAPA, IL EST MORT PARCE QU'IL A CRU LES MENTEURS!

Ils se passe quelque chose de bizarre, c'est comme si j'étais une marionnette, je bouge, mais c'est comme si c'était pas moi qui commande. Je sais pas pourquoi, mais j'attrape deux gros couteaux. Celui à viande et celui pour couper les fruits, j'ouvre la porte de la cave et je remonte.
Là, en haut, j'ai un grand flash rouge qui passe devant mes yeux et...

Endomiel se réveille en sursaut dans son lit, en sueur, les mains agrippées au matelas. Elle regarde autour d'elle
et écoute. Il n'y a rien, rien que l'obscurité et le son de sa propre respiration haletante.
Elle se lève fébrilement pour aller respirer l'air frais au dehors.
Une sorte de petit grognement se fait entendre à côté, elle a dû déranger Loup pendant sa sieste, dépose
une petite caresse sur le front de l'endormi et se dirige silencieusement vers ses vêtements, les enfile et sort.
Dehors, elle s'assoit dos contre un arbre et se parle à voix basse.

Ce n'était qu'un souvenir, Endo...rien qu'un souvenir, pas agréable, d'accord, mais un simple souvenir, tu l'as rêvé, ça fait bien 28 ans que ça s'est passé. Calme toi, ça va passer...

Encore un peu tremblante à cause de son réveil, elle se pelotonna contre l'écorce de l'arbe.
Au bout d'une bonne minute, Loup arriva en trottinant, bailla et vient s'allonger au pied de la jeune Elfe, ses grands
yeux jaune la fixant doucement. Elle se recroquevilla contre la fourrure de l'animal, la tête posée sur l'épaule
de Loup. calmée par la chaleur des poils et bercée par la respiration régulière de son compagnon, Endomiel ferma les yeux
en murmurant un "papa" avant de sombrer dans sommeil, sans rêve cette fois-ci.
Revenir en haut Aller en bas
 
[Historique] Souvenir, souvenir
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» [Historique] Loïciane Sol'Arÿn
» [Historique] Zenji le Sage
» [Historique] Fabulations, impressions et innovations...
» [Historique] Llang Anar'Alah
» [Historique] partie 1:les mémoires d'une défunte .

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
L'Ordre des veilleurs :: [RP] Les salons :: La bibliothéque :: Les personnages-
Sauter vers: